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Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 10  >

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits. Consultations et mémorandums (ms BIU Santé 2007) : 10

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8140

(Consulté le 28/03/2024)

 

Manifestations de la vérole (syphilis)
[mémorandum non daté] [a][1][2]

Maladie vénérienne que l’on appelle vérole : vient toujours de cause externe, savoir d’attouchement, et le plus souvent d’attouchement impur. Elle a beaucoup de similitude avec l’éléphantie, et de nature, et de remède. [1][3][4] Elle n’est maladie simple et solitaire, mais accompagnée de beaucoup d’accidents douloureux et ulcéreux. Du commencement, elle est particulière, mais enfin elle se rend, par continuation et propagation du mal, générale à tout le corps.

Car étant contagieuse, [5] elle se campe premièrement aux parties habituelles et superficielles ; et étant vénéneuse, elle infecte et affecte les parties nobles, mais plus évidemment le foie, [6] pour la familiarité et sympathie [7] qui est entre les parties génitales et nutritives ; et en après le cerveau, pource que le cerveau est de nature plus spirituelle et plus cérébrale. [2][8]

Le sang, comme la plus altérable des humeurs, [9] sent les premières atteintes de ce mal ; < ce > qui fait que, du commencement, < le mal > se montre par efflorescences et pustules tant charneuses que croûteuses, le tout en la circonférence du corps, et qu’il est plus obéissant aux remèdes. Enfin, il gagne l’humeur flegmatique [10] pour la similitude qu’il a avec le sang, infectant par ce moyen les parties plus solides qui se nourrissent de tel suc et, par conséquent, se rendant plus rebelle à la curation.

Les signes de telle maladie se tirent tant de ce qui a précédé que de ce qui est survenu, car avoir cherché le mal par accointance impure, fréquente et indiscrète, est signe que l’on l’a trouvé ; ce qui est confirmé par la survenue d’ulcères aux parties génitales, qui ou guériront par raison, ou ne guériront par raison, ou une fois guéries, retourneront sans occasion ; de quoi davantage, la chute de poil, [11][12] les exanthèmes [13] par le corps, douleurs nocturnes vagues ou fichées en la substance des os, [blanc] erratiques, gommosités aux parties nerveuses, nodosités aux osseuses. [3]

La faim que d’un mot trop général on appelle diète, n’est pas toujours propre à ce mal, mais fort contraire aux corps secs et bilieux, [14] tant par la nature que par accidents [blanc] et imparfaite curation ; par quoi en ce cas, le meilleur est d’humecter tant en qualité par dehors qu’en substance par dedans ; et comme ce mal est vénéneux, aussi requiert-il remèdes spécifiques, [15] entre lesquels excellent le gaïac, [16] et le vif-argent, [17] de tant qu’il cherche l’ennemi quelque part qu’il soit, et le chassent, tant par le haut du corps que par le bas et le milieu. [4][18]

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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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