L. latine reçue 10.  >
De Samuel Sorbière,
le 30 novembre 1650

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Samuel Sorbière, le 30 novembre 1650

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9094

(Consulté le 18/04/2024)

 

[BnF ms. latin 10352‑I, fo 153 ro | LAT | IMG]

Samuel Sorbière, au très distingué M. Guy Patin, médecin du roi[a][1][1][2]

Éminent Monsieur,

Depuis ma réception à Orange, [3] ma très lourde charge ne me laisse absolument aucun loisir qui me permette la correspondance que nous souhaitons tous deux entretenir, comme vous m’y avez invité avec si extrême gentillesse. Je suis encore tant sollicité de toutes parts que, hormis celles que je passe à manger et à dormir, aucune de mes heures n’est inoccupée et ne me laisse la liberté de faire ce que je voudrais. Cela devra pourtant bientôt se calmer. Me voici donc qui vous demande si vous êtes en bonne santé, comment se portent nos meilleurs amis, ce que vous faites, vous et nos autres savants, Gassendi [4] en tout premier, et aussi Naudé, [5] nos Français, nos Allemands : à quoi la studieuse cohorte du monde entier occupe-t-elle son temps ? Je suis en peine de le savoir aussi, pour ne pas devenir inculte et grossier dans ce pays qui est le plus désolé de France et un très désert Parnasse ; [6] [BnF ms. latin 10352‑I, fo 153 vo | LAT | IMG] car bien que nous vivions sous l’empire des Muses et que nous soyons aussi initiés aux mystères d’Apollon, [7] haud nos Apollinis infula teget [2][8] pour empêcher que notre esprit ne se couvre de rouille et de moisissure, au point d’être dénué de bon fruit ; à moins que vous ne me veniez en aide, pour m’éveiller et chasser la torpeur de mon cœur. Je vous prie encore et encore de faire cela pour moi, et voudrais vous rappeler m’avoir promis un portrait de l’éminent Monsieur Naudé [9] et des frères Dupuy, [10][11] vous pourrez les mettre dans le paquet où vous glisserez votre prochaine lettre. Je vous demande aussi de leur présenter toutes mes salutations. Vale, très docte, excellent et accompli Monsieur, et aimez-moi toujours.

D’Orange, le 30 novembre 1650.

Je voudrais que vous preniez soin de transmettre la lettre jointe à notre ami Pratæus. [12] J’ai récemment trouvé un livre que je vous ferai volontiers parvenir, si l’occasion m’en est donnée, il est intitulé Déclaration des abus et tromperies que font les apothicaires[3][13][14]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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