À Claude II Belin, le 4 janvier 1633, note 1.
Note [1]

Cicéron est le nom francisé de Marcus Tullius, surnommé Cicero, (106-43 av. J.‑C.), le plus célèbre des prosateurs latins. Orateur, homme politique et philosophe romain, il a laissé une œuvre immense, composée de discours, de traités et de lettres. Cicero iam non hominis nomen, sed eloquentiæ [Cicéron n’est plus le nom d’un homme, mais celui de l’éloquence même] (L’Institution oratoire, livre x, chapitre i, § cxii) : comme Quintilien (v. note [4], lettre 244) et une multitude d’autres, Guy Patin admirait le style de Cicéron et il y puisait volontiers. « Il [Patin] avait la taille haute et droite, la démarche assurée, la constitution robuste, la voix forte, l’air hardi, le visage médiocrement plein, les yeux vifs, le nez grand et aquilin, et les cheveux courts et frisés. Feu M. [Jean] Huguetan, avocat de Lyon [v. note [21], lettre 201], qui le connaissait particulièrement, trouvait qu’il donnait de l’air à Cicéron dont on voit la statue à Rome ; mais on peut dire surtout qu’il avait beaucoup de l’esprit de cet illustre Romain, car il avait une éloquence naturelle, une conversation savante et enjouée, une mémoire merveilleuse et un grand discernement des bonnes choses » (v. la Préface de la première édition des Lettres [1683] et son auteur).

Titus Pomponius Atticus, chevalier romain (116-33 av. J.‑C.), est célèbre par l’amitié qu’il entretint toute sa vie avec Cicéron. Les troubles occasionnés par la rivalité de Marius et de Sylla (v. note [14] du Borboniana 5 manuscrit) l’engagèrent à se retirer à Athènes. Il y apprit la langue grecque et la parla avec une pureté qui étonna les Athéniens eux-mêmes, et lui valut le surnom d’Atticus. De retour dans sa patrie, il persista à se tenir éloigné des affaires publiques, refusa tous les emplois qui lui furent proposés, et ne s’en concilia pas moins l’estime et l’affection de tous les chefs de parti. Cinna et Sylla, Pompée et César, Antoine et Cicéron, Brutus et Octave rendirent successivement hommage à ses talents, à ses qualités, à la noblesse et à la générosité de son caractère, et s’honorèrent de son amitié ; Agrippa épousa sa fille ; Auguste fiança la petite-fille d’Atticus à Tibère, qui devait lui succéder. Atteint d’une maladie incurable à l’âge de 77 ans, Atticus se laissa mourir de faim pour se délivrer de ses souffrances. Il avait composé des Annales et des Généalogies, et même quelques poésies, mais il ne nous est rien parvenu de ses ouvrages ; Cornelius Nepos a écrit sa vie ; Cicéron lui adressa un grand nombre de lettres qui forment un recueil de 16 livres (G.D.U. xixe s.).

Varron (Marcus Terentius Varro, Réate en Sabine vers 116-28 av. J.‑C.), contemporain de Cicéron, fut d’abord lieutenant de Pompée durant les guerres civiles, puis se rallia à Jules César et organisa, avec Caius Asinius Pollio (v. note [2] de la première lettre de Roland Desmarets), les premières bibliothèques publiques de Rome. On lui attribue plus de 600 volumes, mais seule une cinquantaine nous est parvenue (v. note [74] du Naudæana 1), dont les plus citées sont : De Re rustica libri iii [Traité de l’agriculture en trois livres] ; De Lingua Latina [La Langue latine], etc. Ses Satires Ménippées sont supposées être celles du philosophe cynique grec Ménippe de Sinope (ive ou iiie s. av. J.‑C.). Plusieurs ouvrages ont repris leur titre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 4 janvier 1633, note 1.

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(Consulté le 29/03/2024)

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