À Charles Spon, le 2 avril 1649, note 1.
Note [1]

La paix qui mit fin au premier épisode de la Fronde (dite parlementaire) fut conclue à Saint-Germain le 1er avril 1649. Elle couronnait, comme les précédentes lettres l’ont expliqué, deux phases de pourparlers (conférences) entre les frondeurs (Parlement et généraux) et la cour : à Rueil, du 4 au 11 mars, puis à Saint-Germain, du 16 au 30 mars. Le siège de Paris avait duré du 9 janvier au 1er avril.

  • Retz (Mémoires, pages 546-547) :

    « Le 1er d’avril, qui fut le jeudi saint {a} de l’année 1649, la déclaration de la paix fut vérifiée en Parlement. Comme je fus averti, la nuit qui précéda cette vérification, que le peuple de Paris s’était attroupé en quelques endroits pour s’y opposer et qu’il menaçait même de forcer les gardes qui seraient au Palais, et comme il n’y avait rien que j’appréhendasse davantage, […] j’affectai de finir un peu tard la cérémonie des saintes huiles que je faisais {b} à Notre-Dame pour me tenir en état de marcher au secours du Parlement si il était attaqué. L’on me vint dire, comme je sortais de l’église, que l’émotion {c} commençait sur le quai des Orfèvres ; et comme j’étais en chemin pour y aller, je trouvai un page de M. de Bouillon qui me donna un billet de lui, par lequel il me conjurait d’aller prendre ma place au Parlement parce qu’il craignait que le peuple ne m’y voyant pas, n’en prît sujet de se soulever en disant que c’était marque que je n’approuvais pas la paix. Je ne trouvai effectivement dans les rues que des gens qui criaient Point de Mazarin ! Point de paix ! Je dissipai ce que je trouvai d’assemblée au Marché-Neuf et sur le quai des Orfèvres en leur disant que les mazarins voulaient diviser le peuple du Parlement, qu’il fallait bien se garder de donner dans le panneau ; que le Parlement avait ses raisons pour agir comme il faisait, mais qu’il n’en fallait rien craindre à l’égard du Mazarin ; et qu’ils m’en pouvaient bien croire puisque je leur donnais ma foi et ma parole que je ne m’accommoderais jamais avec lui. Cette protestation rassura tout le monde. »


    1. Jeudi absolu.

    2. Le matin.

    3. Agitation.

  • Mme de Motteville (Mémoires, pages 270‑271) :

    « Les députés du Parlement arrivèrent à Paris remplis de joie des honorables conditions qu’ils rapportaient de Saint-Germain ; car […] ils avaient obtenu de la reine, par leur habileté et par les différentes causes qui faisaient agir les principaux acteurs, d’être déchargés des articles qu’on leur avait imposés au premier traité. On se relâcha de l’obligation qu’ils avaient de venir à Saint-Germain, où était le roi, pour tenir son lit de justice ; on leur permit encore de s’assembler quand bon leur semblerait ; et ils reçurent aussi quelques autres gratifications touchant les finances, toutes en faveur du peuple. Ils firent assembler le Parlement pour rendre compte de leur heureux voyage. Le prince de Conti ne s’y trouva point, il parut malade exprès pour donner ce reste de temps aux négociateurs d’achever leur accommodement à la cour. Mais enfin, le vendredi saint, {a} la reine étant aux ténèbres {b} dans la chapelle du château de Saint-Germain, il arriva un courrier de Paris, que Le Tellier amena, qui apporta la paix entièrement reçue par le Parlement, les généraux et le peuple, tous montrant d’en être fort contents. Cette paix donna quelque repos à la reine, de la joie au ministre et de la douleur à ses ennemis. ».


    1. Le 2 avril.

    2. Matines qui commencent les offices de la semaine sainte.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 avril 1649, note 1.

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(Consulté le 26/04/2024)

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