À Charles Spon, le 10 juin 1653, note 1.
Note [1]

Journal de la Fronde (volume ii, fo 226 ro et vo, Paris, 27 mai 1653) :

« Le 21 du courant, M. le président Le Coigneux, qui préside à la Chambre de l’édit, ayant voulu faire taire un avocat qui en interrompit un autre, pour faire quelques remontrances sur l’affaire qui se plaidait, cet avocat ne laissa pas de continuer ses remontrances ; ce qui obligea ce président à s’emporter et à le menacer de l’envoyer en prison, ayant même appelé un huissier pour lui en faire le commandement ; dont cet avocat s’étant ensuite plaint à ses compagnons, ils en furent tous scandalisés, et s’assemblèrent sur ce sujet au Palais, où ils résolurent de ne plaider plus à l’Édit, jusqu’à ce que ce président leur eût fait raison sur cette violence, dont ils avertirent Messieurs les Gens du roi. M. le premier président en ayant eu avis, envoya quérir les principaux avocats, auxquels ayant parlé fort civilement, et les ayant pris en sa protection, leur témoigna qu’il souhaitait d’accommoder cette affaire ; ce qui n’empêcha pas qu’ils n’exécutassent, le 23, la résolution qu’ils avaient prise, de n’aller point plaider à l’Édit, où pas un ne se trouva. Le 24 ils se rassemblèrent au Palais, où le rapport ayant été fait de ce qu’avait dit M. le premier président, ils arrêtèrent de le remercier et de le supplier de leur vouloir continuer sa protection, de lui remettre leurs intérêts entre les mains ; et que néanmoins, ils ne retourneraient point à l’Édit jusqu’à ce que le président Le Coigneux leur aurait fait la satisfaction qu’il serait ordonné. Sur cela, M. le premier président, ayant conféré avec les autres présidents, envoya quérir les députés des avocats et après leur avoir parlé avec la même civilité qu’auparavant, leur promit que M. Le Coigneux ne les traiterait plus de la sorte, qu’il les considérerait comme il doit, et qu’il leur en était caution, les priant de retourner, après cette parole, plaider à l’Édit ; dont ils se sont contentés. »

Jacques ii Le Coigneux (mort en 1686) fils de Jacques i (v. note [5], lettre 84), marquis de Montméliand, Pailly, etc., avait été reçu conseiller au Parlement en 1644, puis président de la deuxième Chambre des requêtes en 1648. À la mort de son père, en 1651, Jacques ii devint à son tour président au mortier (Popoff, no 83).

Nicolas Hamonin est le seul avocat parisien de cette époque dont on ait trouvé trace et qui puisse correspondre à l’Amonin dont parlait ici Guy Patin ; il demeurait rue Baubourg, paroisse Saint-Merri.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 10 juin 1653, note 1.

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(Consulté le 20/04/2024)

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