À André Falconet, le 6 juin 1664, note 1.
Note [1]

Telle qu’elle est écrite (« y doit arriver bientôt ») la phrase signifie que le cardinal de Retz et Mademoiselle étaient attendus (comme le jeune Merlat) à Lyon. Comme c’était à la cour (alors à Fontainebleau) qu’ils allaient arriver, il faut croire à une maladresse d’abréviation de la lettre par l’éditeur du xviiie s. : en supprimant un passage qui parlait de Fontainebleau, il a omis d’ôter cet « y » qui crée un contresens.

  • Le cardinal de Retz, vint présenter ses respects à Louis xiv, à Fontainebleau, le 6 juin (Bertière b, pages 480‑481) :

    « Monsieur le cardinal, lui dit le roi, vos cheveux ont blanchi. – Sire, on blanchit vite quand on a le malheur d’être dans la disgrâce de Sa Majesté. » {a}


    1. Ensuite Retz vint à Paris (v. note [4], lettre 785), qu’il n’avait pas vu depuis décembre 1652, mais il repartit très vite pour Commercy. « De son plein gré ? ou sur l’ordre du roi ? On ne sait. »

  • La Grande Mademoiselle, Anne-Marie-Louise d’Orléans, fille unique du premier lit de Gaston d’Orléans, revenait après un long exil à Saint-Fargeau, lié à son comportement inconsidéré durant la Fronde (Mlle de Montpensier, Mémoires, deuxième partie, chapitre vi, pages 583‑585) :

    « Je n’écrivais point à la cour ; je ne voyais nul jour à mon retour ; aussi je n’y songeais point. Sur la nouvelle de la grossesse de la reine, je m’avisai d’écrire, et je songeai : “ Peut-être le roi veut-il que je le prie : être dix-huit mois ou deux ans (car je ne lui avais pas écrit que pour lui demander de venir ici) sans lui rien dire, cela paraît trop négliger la cour. Il y faut retourner une fois en sa vie ; il faut hasarder. ” Je croyais donc pouvoir me réjouir de la grossesse de la reine dans l’espérance que ce serait un fils ; j’exagérai de très bonne foi l’envie que j’en avais et je témoignai la douleur où j’étais d’être si longtemps sans avoir l’honneur de le voir. Je dis tout de mon mieux pour l’obliger à me permettre de retourner. Il me manda qu’il le trouvait bon ; qu’il serait bien aise de me voir ; que je vinsse, quand il me plairait. Je ne m’y attendais pas ; je fus fort aise. Dans ce temps-là mon oncle le duc de Guise mourut. Je demeurai peu ici après ma permission, toutefois dans le dessein d’y revenir me baigner et prendre des eaux. C’était un jour ou deux devant la Pentecôte ; {a} je passai la fête et ne partis que le lendemain de la Trinité. {b} Mme la maréchale de La Mothe, qui se trouva à sa maison de Beaumont, me donna à dîner. Je couchai à Saint-Denis, {c} parce que ma sœur d’Alençon avait la petite vérole à Luxembourg, {d} qu’elle avait prise de peur de Mme de Nemours, qui en était morte. J’y séjournai le jour de la Fête-Dieu, {e} où il vint un monde infini me voir […].

    Le lendemain je partis de bonne heure, je trouvai tout le chemin de Fontainebleau plein de carrosses qui venaient au-devant de moi ; tout le monde y vint, hors M. de Turenne qui n’osa par respect, à ce qu’il me dit après […].

    Cela avait un assez bon air. Je fus droit chez la reine, où était le roi, qui s’avança pour me saluer ; il me dit qu’il était bien aise de me voir. Je ne sais plus ce que je lui dis. La reine était au lit, à laquelle je fis une révérence bien basse car jusqu’à ce que l’on ait voulu qu’elle me baisât, je ne l’ai point saluée. La reine mère m’embrassa. Tout le monde me faisait des mines, car l’on a tant d’amis quand l’on revient ! Il y avait peu de gens < chez la reine > car tout venait avec moi, j’amassai la foule. »


    1. 1er juin.

    2. 8 juin.

    3. V. note [27], lettre 166n.

    4. Au palais du Luxembourg.

    5. 12 juin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 6 juin 1664, note 1.

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(Consulté le 28/03/2024)

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