À André Falconet, le 15 mai 1665, note 1.
Note [1]

« publicains, parce qu’ils détroussaient le peuple, comme sangsues du bien public ».

Lecteur des Annales de William Camden sur le règne d’Élisabeth d’Angleterre (Londres, 1615, v. note [18], lettre 642), Guy Patin se souvenait sans doute de ce passage (4e partie, année 1590, page 21) où la souveraine répond à ses conseillers :

se Reginam esse infimorum non minus quam maximorum, nec aures illis velle occludere, nec passuram ut Publicani quasi hirundines < sic pour hirudines > Reipublicæ bonis saginentur dum ærarium inops tabescit ; nec illud ex egentium spoliis redundaret.

[qu’elle est reine des plus petits autant que des plus grands, et qu’elle ne veut ni leur faire sourde oreille, ni souffrir que, tandis que ses finances s’amenuisent, les publicains {a} s’engraissent, comme sangsues {b} du bien public, et que les dépouilles des pauvres ne remplissent son trésor].


  1. Partisans, traitants ou fermiers, à qui la couronne confiait la perception des taxes et des impôts, que Patin appelait « gens d’affaire pour le roi ».

  2. Amusante méprise entre deux mots latins qui ne diffèrent que d’une lettre : hirundines [hirondelles] dans l’édition de 1590, ici transcrite, et hirudines [sangsues] dans celle de 1639 (Leyde, 1639,page 564), qui s’accorde beaucoup mieux avec le contexte. Néanmoins, la traduction de Paul de Bellegent (Paris, 1627, 4e partie, page 30) a traduit par « hirondelles », bien que ces oiseaux ne soient guère réputés pour leur voracité.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 15 mai 1665, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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