À André Falconet, le 17 janvier 1668, note 1.
Note [1]

Parution que Guy Patin espérait avec acharnement {a} des :

Caspari Hofmanni Philos. ac Medici, nec non in Academia Altorfina Medicinæ quondam Profess. Publ. Præstantiss. Apologiæ pro Galeno, sive Χρησθομαθειων, libri tres.

  • Tomus prior continens Isagogica et Physiologica.

  • Liber tertius, quo continentur Pathologica. Tomus posterior.

Opus Veritati Medicinalium dogmatum illustrandæ, Galenique gloriæ asserendæ utilissimum : Omnibus denique sanioris Medicinæ Cultoribus summe necessarium. Ex Bibliotheca Guidonis Patini, Doctoris Medici Parisiensis, et Professoris Regii.

[Trois livres d’Apologie pour Galien, ou Chrestomathies, de Caspar Hofmann, philosophe et médecin, ainsi que l’un des très illustres professeurs publics en l’Académie de médecine d’Altdorf.

  • Premier tome qui contient les Isagogiques et Physiologiques. {b}

  • Second tome, livre iii qui contient les Pathologiques. {c}

Ouvrage extrêmement utile pour illustrer la vérité des dogmes médicaux et établir la gloire de Galien, et en somme extrêmement nécessaire pour tous les adeptes d’une médecine plus saine ; il provient de la bibliothèque de Guy Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal].


  1. Le rêve de Patin, né en 1649 et qui n’avait depuis lors cessé de hanter son esprit et ses lettres, devenait enfin réalité : la plus grosse partie des manuscrits qu’il avait acquis après la mort d’Hofmann étaient enfin publiés. V. note [2], lettre latine 443, pour ceux qu’il détenait encore, dont tous n’ont pas vu le jour.

  2. Lyon, Laurentius Anisson, 1668, in‑4o de 556 pages : livres i (chrestomaties isagogiques, ou introductives) et ii (chrestomaties physiologiques).

  3. Ibid. et id. 1668, in‑4o de 556 pages : livre iii (chrestomaties pathologiques).

Le privilège est daté du 19 septembre 1667, et le Desiit prælum huius editionis [achevé d’imprimer], du 3 janvier 1668. La courte épître dédicatoire en latin n’offre guère d’autre intérêt que d’être signée par Patin et adressée à Guillaume de Lamoignon, illustrissimo Galliarum Senatus Principi [très illustre premier président du Parlement des Français].

Suit un poème de Car. Sponius, Doct. Med. Collegio Lugdun. Aggregatus [Charles Spon, docteur en médecine, agrégé au Collège des médecins de Lyon] :

Illustrissimis viris Casp. Hofmanno,
operis auctori, ac Guidoni Patino,
ΕΡΓΟΔΙΩΚΤΗ, Eucharisticon.

Quas tuis, Hofmanne, curis actitabit gratias
Postera ætas, quot triumphos læta decernet tibi !
Veritatem vindicare a fraude quod sategeris,
Ac labantem sustinere gloriam Galenicam,
Impetus adversus omnes improbe carpentium !
Magnus ergo Veritatis, qua nihil divinius,
Pergameorumque Vindex manium vocabere
.

At tibi, Patine Guido, litteratorum decus,
Quod Viri tanti, penes te quæ latebant posthuma
Scripta, publicam subire iusseris lucem modo,
Ut iuventus, quæ Salutis consecrant se numini,
Possit hinc haurire in usus proprios quamplurima,
Præmii loco beatam proroget vitam Deus,
Donec inseraris albo mentium Cœlestium,
Indigésque flore tandem nectaris cœptes frui
.

[Hommage à deux hommes très illustres,
Caspar Hofmann, auteur de l’ouvrage,
et Guy Patin, son éditeur
.

La postérité, Hofmann, te rendra souvent grâces pour tes soins, et avec quelle joie t’en décernera-t-elle les acclamations ! Que tu t’es donc donné de mal à délivrer la vérité de la fourberie et à soutenir la gloire chancelante de Galien contre les élans de ceux qui déchirent tout le monde ! {a} Tu mériteras donc d’être appelé grand défenseur et de la vérité, qui est sans égale en divinité, et des mânes de Pergame. {b}

Et à toi, Guy Patin, gloire des lettrés, pour avoir désiré mettre publiquement en lumière les écrits posthumes d’un si grand homme, que tu recelais entre tes mains, afin que la jeunesse puisse y puiser et faire bon usage de tant de choses qui se consacrent à la divinité de la Santé. Qu’en récompense Dieu te prolonge dans une vie heureuse, jusqu’à t’inscrire sur la liste des esprits célestes, et que, ayant quitté ce monde, tu commences enfin à t’enivrer au parfum du nectar]. {c}


  1. Les médecins chimiques, dans le sillage de Paracelse, mais aussi la révolution physiologique lancée par la circulation sanguine de William Harvey, allaient finalement enterrer le galénisme.

  2. Patrie de Galien.

  3. V. note [3], letre de Reiner von Nuehaus datée du 13 juin 1662

La préface (Præfatio generalis) de Hofmann est datée d’Altdorf en 1635. Les deux derniers des trois livres sont divisés en sections ; leurs titres traduisent la relative incohérence de l’ouvrage :

  • livre ii (Chrestomathies physiologiques), 7 sections :

    1. De Elementis [Les Éléments] ;

    2. De Temperamentis [Les Tempéraments] ;

    3. De Partibus solidis, et primum de similaribus [Les Parties solides et commençant par celles qui sont semblables] ;

    4. De Partibus dissimilaribus, seu Anatomia [Les Parties dissemblables, ou Anatomie] ;

    5. De Humoribus [Les Humeurs] ;

    6. De Spiritibus et Calido nativo [Les Esprits et la Chaleur native] ;

    7. De Facultatibus et Actionibus [Les Facultés et les Actions] ;

  • livre iii (Chrestomathies pathologiques), 11 sections :

    1. Universalia [Généralités] ;

    2. Particularia [Particularités] ;

    3. De Intemperiebus cum affluxu substantiæ [Les intempéries avec afflux de substance] ;

    4. De Morbis organicis in genere [Les Maladies organiques en général] ;

    5. De Morbis organicis in specie [Les Maladies organiques en particulier] ;

    6. De Morbis conformationis in superficie [Les Maladies de la conformation visible] ;

    7. De Morbis in numero [Les Maladies en nombre] ;

    8. De Morbis organicis in magnitudine [Les Maladies organiques selon leur ampleur] ;

    9. De Morbis organicis in situ [Les Maladies organiques selon leur siège] ;

    10. De Continui-solutione [La Solution de continuité] ;

    11. De Febribus [Les Fièvres] (traité déjà publié en 1663, v. note [4], lettre latine 283).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 janvier 1668, note 1.

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(Consulté le 29/03/2024)

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