À André Falconet, le 23 mai 1670, note 1.
Note [1]

Après Landrecies, la cour était allée au Quesnoy (7 mai), pour séjourner à Arras (du 12 au 14), d’où on alla à Douai, Tournai, Oudenarde, Courtrai, et à Lille (22 mai).

Mlle de Montpensier (Mémoires, seconde partie, chapitre xi, pages 128‑130) :

« Madame était fort triste pendant ce voyage : elle parlait peu, avait toujours la tête basse ; comme elle prenait du lait, elle ne soupait point avec nous ; elle mangeait de bonne heure et souvent elle s’allait coucher. Le roi l’allait voir, il avait de très grands égards pour elle. Monsieur n’était pas de même : il ne perdait pas une seule occasion dans le carrosse de lui dire des choses malagréables ; entre autres, on parlait un jour de prédictions, il dit : “ On m’a prédit que j’aurais plusieurs femmes, et je le crois car, en l’état où est Madame, on peut croire qu’elle ne vivra pas et aussi, on lui a prédit qu’elle mourrait bientôt. ” […]

On séjourna un jour à Courtrai où Monsieur ne fut pas de bonne humeur, puis à Lille où Madame garda le lit pour se reposer, devant le lendemain aller à Dunkerque pour s’embarquer. Tout le monde lui fut dire adieu. Elle avait beaucoup de chagrin de voir l’état où Monsieur était et comme il faisait paraître son chagrin à tout le monde. Le roi fut un peu indisposé, il ne laissa pas de sortir, mais il ne mangea pas à table. Le jour que Madame partit, {a} en attendant le dîner, la reine priait Dieu. Nous étions, Monsieur et moi, dans sa chambre ; il ferma la porte et s’emporta beaucoup contre elle, {b} et de la manière dont il me parla, j’eus lieu de croire qu’ils ne se raccommoderaient jamais ; ce que je vis avec beaucoup de déplaisir. »


  1. Le 23 mai.

  2. Contre Madame.

La mission de Madame en Angleterre était diplomatique et de première importance : obtenir du roi Charles ii, son frère, un accord d’alliance avec la France contre les Provinces-Unies ; ce fut le traité secret de Douvres, conclu le 1er juin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 23 mai 1670, note 1.

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(Consulté le 19/04/2024)

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