Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 3 manuscrit, note 1.
Note [1]

« pauvres d’esprit. » V. note [12], lettre 34, pour Jean Grangier (natif de Châlons-sur-Marne).

La date du 14 décembre 1637 est écrite dans la marge. Dans sa lettre à Claude ii Belin du 3 janvier 1638 (v. note [5]) Guy Patin a relaté et commenté la répudiation du R.P. Nicolas Caussin, éphémère confesseur de Louis xiii, nommé en mars 1637.

Le Collège royal de Blois avait été fondé en 1581 par Henri iii, et confié aux jésuites en 1622. Le collège de la ville de Troyes était tenu par les cordeliers, avant d’être confié aux oratoriens (en 1630), sans jamais passer aux mains des jésuites.

La note 3, tome second, pages 851‑852, des Annales de la Société des soi-disant jésuites… {a} présente cette intéressante archive :

« Il est bien constant que les Troyens n’ont jamais voulu accorder aux Soi-disant aucune espèce d’établissement dans leur ville, et que toutes les menées et manœuvres de ces pères, à l’effet d’y en obtenir un de gré ou de force, n’ont abouti qu’à rendre la résistance des Troyens plus éclatante, et l’expulsion des jésuites, qui déjà y avaient loué une maison, plus humiliante. {b} Le Père Caussin jésuite, étonné de que la ville de Troyes, sa patrie, renonçait à son bonheur, disait-il, en repoussant si vigoureusement les jésuites, ses confrères, s’en plaignait à son père dans la lettre suivante :

Lettre du Père Caussin, jésuite,
depuis confesseur du roi,
à son père, médecin à Troyes.

“ Monsieur mon père,
Je n’ai voulu laisser partir d’ici M. Collinet, sans lui donner de nos nouvelles sur ce que vous me mandez de notre collège. Je ne doute pas qu’il n’y ait toujours bien de l’opposition ; et je m’étonne que cette ville s’oppose tant à son bonheur. Notre Compagnie étant maintenant chargée de tant d’autres collèges, n’a pas sujet de s’échauffer beaucoup à cette poursuite. Néanmoins, par l’affection naturelle que tous nos Troyens portent à la patrie, ils désirent un bon succès de cette affaire. {c} J’ai vu M. d’Aultruy : {d} il est un homme de bien, et qui nous respecte ; au reste zélé pour l’Université, quoiqu’il ne soit pas un de nos plus grands adversaires. M. le conseiller Colbert m’a visité en ce collège avec M. Hénault, {e} qui m’a dit de vos nouvelles. Je ne vois plus M. Bourgeois, je ne sais ce qu’il prétend faire : il ne me ferait pas plaisir de publier les vers que j’ai composés en mon enfance ; chaque chose a son temps. Touchant ce que vous me mandez de faire tenir des livres à Chevillot, je vois que notre libraire n’est guère content de lui ; ils feront leur marché ensemble. Je vous envoie deux copies, l’une pour vous, l’autre pour la bibliothèque des Jacobins. Il ne me reste plus de copie ni de l’un ni de l’autre. {f} Je serai contraint de renvoyer au libraire ceux qui m’en demanderont. Les deux livres n’ont pas été plus tôt imprimés en Allemagne qu’on poursuit de les faire imprimer derechef ; et un libraire de Cologne m’en a fait prier, mais je lui manderai qu’il ait encore patience. Nous avons ici reçu M. le cardinal de Savoie, {g} qui a fort agréé ce qui lui a été récité. Je prie Notre Seigneur qu’il vous donne tous les jours sa sainte paix, et à ces jours de dévotion vous remplisse des consolations de son Esprit.
Votre très obéissant fils, Nic. Caussin.
De Paris, le 9 décembre 1618. ”
Adressée à Monsieur et père M. Caussin, docteur en médecine à Troyes, {h} et cachetée du cachet de la Société. »


  1. Paris, 1765, v. note [26] du Naudæana 4 manuscrit.

  2. V. note [2], lettre 37, pour les échecs des jésuites à Troyes.

  3. « Les Troyens dont il est parlé dans cette lettre sont le Père Marguenat, qui professait la philosophie, et le P. Mecas, qui enseignait la théologie dans le Collège de Clermont [v. note [2], lettre 381], où le Père Caussin était en même temps régent de rhétorique » (note de l’éditeur des Annales).

  4. « M. d’Aultruy, Troyen, docteur et professeur en Sorbonne, où il enseignait l’Écriture Sainte ; il savait les langues, et surtout l’hébreu ; il demeurait chez le père d’Omer Talon [v. note [55], lettre 101], qui était médecin [sic pour magistrat] ; il est parlé de lui dans les affaires de Richer [v. note [7], lettre 337] » (note de l’éditeur).

  5. « M. [Nicolas] Hénault [v. note [27], lettre 301] était de Chaource [ou de Langres], près de Troyes, docteur de la Faculté [de médecine] de Paris, et attaché à la Maison de Navarre » (note de l’éditeur).

    Oudard Colbert, reçu conseiller au Parlement en 1614, mort en 1633 (Popoff, no 993), était grand-père de Jean-Baptiste, le futur ministre de Louis xiv.

  6. « Chevillot était imprimeur à Troyes » (note de l’éditeur).

    En 1618 avaient paru deux livres complémentaires de Nicolaus Caussinus Trecensis e Societate Iesu [Nicolas Caussin de la Compagnie de Jésus, natif de Troyes] sur les hiéroglyphes (au sens de mystères) égyptiens :

    • Electorum Symbolorum et Parabolarum historicarum Syntagmata. Ex Horo, Clemente, Epiphanio et aliis cum Notis et Observationibus…

      [Recueils de Symboles et Paraboles historiques choisis. Tirés de Horus, {i} de Clément, {ii} d’Épiphane {iii} et d’autres, avec des notes et observations] ; {iv} ;

    • Polyhistor symbolicus, electorum Symbolorum et Parabolarum historicarum stromata xii libris complectens…

      [Le Polyhistor {v} symbolique, contenant le recueil des Symboles et Paraboles historiques en 12 livres…]. {vi}

      1. Horapollon du Nil, philosophe alexandrin du ve s.

      2. Clément d’Alexandrie, v. notule {a‑63}, note [34] des Triades du Borboniana manuscrit.

      3. V. note [6], lettre 119.

      4. Paris, Romain de Beauvais,in‑4o de 236 pages ; réédition à Cologne, 1631.

      5. Omniscient.

      6. Paris, Romanus de Beauvais. in‑4o de 708 pages ; réédition à Paris, 1634.

  7. Maurice de Savoie, v. note [10], lettre 45.

  8. Ce médecin nommé Caussin (prénom inconnu), père de Nicolas, ne figure pas dans les listes académiques dressées par Baron (Paris) et par Dulieu (Montpellier), ce qui est surprenant parce que le Collège des médecins de Troyes n’admettait en principe que des gradués de l’une de ces deux universités.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 3 manuscrit, note 1.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8204&cln=1

(Consulté le 18/04/2024)

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