À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 10.
Note [10]

L’un des articles du traité secret signé le 27 septembre pour l’accommodement du prince de Condé stipulait que (Journal de la Fronde, volume i, fo 103 ro et vo) :

« Le Conseil secret sera fortifié de quelques personnes dont M. le duc d’Orléans et M. le Prince conviendront avec la reine […].

À quoi quelques-uns ajoutent que les bénéfices seulement demeureront en la pleine disposition de la reine ; que les personnes que l’on mettra de nouveau dans le Conseil donneront audience aux ambassadeurs et résidents des couronnes et princes étrangers, et feront les autres affaires dont M. le cardinal était chargé, lesquelles ils rapporteront tout au Conseil où Son Éminence n’aura plus que sa voix purement et simplement ; que ses nièces seront envoyées à Sedan, d’autres disent en Avignon ; et le duc de Mercœur épousera Mlle de Guise, et le duc de Beaufort Mlle de Longueville.

De quelque façon que cet accommodement soit bâti, l’on en blâme fort M. le Prince ; mais on leur répond qu’il a eu des puissantes raisons pour le faire, entre autres parce que M. le duc d’Orléans s’était déclaré dès le jour précédent pour la reine, ne voulant pas que M. le Prince empiétât davantage sur le gouvernement de l’État, comme il aurait pu faire par le moyen de l’exclusion de M. le cardinal qu’il aurait toute méritée ; qu’après cette déclaration il en allait nécessairement venir à une guerre civile qui eût achevé de ruiner l’État et dont les ennemis eussent grandement profité ; et que par cet accord, il n’a pas oublié l’intérêt des frondeurs qui lui avaient offert service puisqu’il a entièrement abattu la puissance de M. le cardinal et l’a empêché de faire ici aucune alliance. Quelques-uns veulent même que Son Altesse Royale fait accorder au prince de Marcillac, {a} aux marquis de Vitry et de Noirmoutier des tabourets pour leurs femmes. »


  1. La Rochefoucauld, v. note [7], lettre 219.

Retz (Mémoires, pages 571-572) :

« Les conditions de cet accommodement de M. le Prince avec le cardinal n’ont jamais été publiques parce qu’il ne s’en est su que ce qu’il plut au cardinal, en ce temps-là, d’en jeter dans le monde. Je me ressouviens, en général, qu’il l’affecta […]. {a} Ce qui en parut fut la remise du Pont-de-l’Arche entre les mains de M. de Longueville. »


  1. Fit semblant.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 10.

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(Consulté le 20/04/2024)

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