À André Falconet, le 16 août 1650, note 10.
Note [10]

V. note [1], lettre 151, pour la division du corps en régions. La première étant celle de la tête et du cou, il semble ici y avoir eu confusion dans l’esprit de Guy Patin (ou plus probablement erreur de transcription) car il évoquait une affection de la troisième région (abdomen) menaçant de diffuser aux première (cerveau) et deuxième (poumons).

La maladie hippocratique se déroulait classiquement en trois phases : crudité, coction, crise. Pour les humeurs nuisibles (morbifiques ou peccantes) responsables du mal, cela correspondait à deux états, cru puis cuit, précédant leur évacuation par les émonctoires (vomissement, défécation, sudation, urination). La coction se faisait par étapes successives ; Fernel en dénommait la dernière concoction (maturation complète des humeurs peccantes).

Tout l’art du médecin consistait, en intervenant au moment le plus opportun, à aider la nature dans son opération de suppression spontanée de la maladie. Le débat entre Falconet et La Guilleminière portait sur le meilleur moment pour purger dans les maladies aiguës : fallait-il attendre une coction parfaite de l’humeur vicieuse accumulée autour des viscères abdominaux (estomac, pancréas, rate, foie, mésentère), ou bien, au contraire, agir avant cela en vue d’éviter son accumulation excessive (cacochymie, v. note [8], lettre 5), avec alors danger de la laisser diffuser à l’ensemble du corps en risquant d’emporter le malade ? En fait, l’autorité d’Hippocrate autorise les deux attitudes et Fernel, s’appuyant sur l’autorité du Maître de Cos (v. infra note [11]), a même recommandé la seconde.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 août 1650, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0239&cln=10

(Consulté le 28/03/2024)

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