À André Falconet, le 27 juin 1651, note 10.
Note [10]

Les molinistes étaient ceux qui suivaient les opinions de Luis Molina (Cuença, Nouvelle Castille 1535-Madrid 1601), jésuite espagnol, en ce qui regarde le secours de la grâce divine et le concours de la volonté de l’homme aux bonnes actions. Il avait publié un livre qui déclencha une vive dispute entre les dominicains et les jésuites :

Concordia liberi arbitrii cum gratiæ donis, divina præscientia, providentia, prædestinatione et reprobatione, ad nonnullos primæ partis D. Thomæ articulos. Doctore Ludovico Molina primario quondam Eborensis Academia Theologiæ professore e societatis Iesu autore. Adjecti sunt duo indices, rerum alter, alter eorum scripturæ locorum, qui vel ex professo, vel obiter explicantur, eodem autore.

[Alliance du libre arbitre avec les dons de la grâce, la prescience divine, la providence, la prédestination et la réprobation, contre quelques articles de la première partie de saint Thomas. {a} Par le Docteur Luis Molina de la Compagnie de Jésus, jadis premier professeur de théologie en l’Université d’Evora. Avec deux index : le premier des matières, le second des passages de l’Écriture, que ledit auteur a expliqués, soit séparément, soit en passant]. {b}


  1. V. notule {g}, note [10], lettre 853, pour les attaques des jésuites contre la prédestination défendue par Thomas d’Aquin et les dominicains thomistes, illustrées par celles du R.P. Théophile Raynaud dans son Calvinismus, Bestiarum Religio [Le Calvinisme, Religion des bêtes] (Lyon, 1630).

  2. Lisbonne, Antonius Riberus, 1588, in‑4o de 512 pages, réédité à Anvers en 1595.

Dans les lettres de Guy Patin, moliniste est synonyme de jésuite ou de partisan des jésuites. La querelle se prolongeait alors entre les loyolites, toujours tenants du libre arbitre (grâce efficace, à laquelle chaque âme coopère ou résiste), et les jansénistes, tenants de la prédestination (grâce particulière, v. note [50], lettre 101).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 27 juin 1651, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0263&cln=10

(Consulté le 28/03/2024)

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