À Charles Spon, le 9 avril 1655, note 10.
Note [10]

François ier d’Este (Modène 1610-Santhià, Piémont 14 octobre 1658), fils aîné d’Alphonse iii (1591-1644) et d’Isabelle de Savoie, était devenu duc de Modène et Reggio quand son père avait abdiqué en 1629.

En 1631, François avait épousé Marie Farnèse (morte en couches, en 1646), fille d’Édouard ier, duc de Parme (v. note [6], lettre 27). En 1635, il avait reçu de l’empereur Ferdinand et du roi d’Espagne l’investiture de la principauté de Correggio qu’il avait achetée aux Espagnols pour 230 000 florins d’or. En 1636, s’étant ligué avec eux, il était entré sur les terres du duc de Parme (Odoard Farnèse, son beau-frère). D’abord il avait été battu, mais un renfort espagnol considérable lui avait permis de prendre diverses places dans le Parmesan et d’obliger les Français à se retirer de Parme. En 1647, mécontent de la cour d’Espagne qui persévérait à refuser de retirer de Correggio la garnison qu’elle y tenait depuis la vente de cette principauté, le duc François s’était tourné vers la France et avait accepté le commandement de ses armées en Italie. En 1649, le marquis de Caracena (ou Caracène), gouverneur de Milan, était entré avec les troupes espagnoles dans le Modénois et avait obligé le duc à demander la paix.

François avait épousé en 1648, par dispense du pape Innocent x, la princesse Victoire Farnèse, sœur de sa première femme, mais cette princesse mourut l’année suivante.

En 1654, il avait épousé en troisièmes noces Lucrezia Barberini (v. note [24], lettre 177), petite-nièce du pape Urbain viii. La même année, Caracena voulant obliger le duc de Modène à faire quitter au cardinal Renaud, son frère, le titre de protecteur de la France, s’était mis en marche avec son armée pour entrer dans les États de ce prince. Le duc, à cette nouvelle, avait envoyé promptement demander du secours à la France et au duc de Savoie. En l’attendant, il avait mis ses places en état de défense et fait si bonne contenance que le marquis, après avoir inutilement assiégé Reggio, fut contraint de reprendre la route du Milanais. Ayant joint ensuite ses troupes à celles de France et de Savoie, commandées par le prince Thomas, le duc alla faire le siège de Pavie, qui fut ouvert le 24 juillet 1655 ; mais il y reçut un coup de feu dans l’épaule, qui l’obligea de se faire transporter à Asti, où il passa trois mois à se faire panser. Le siège de Pavie fut levé le 15 septembre suivant, et le prince Thomas étant revenu malade à Turin, y mourut le 22 janvier 1656 (A.V.D.).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 9 avril 1655, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0398&cln=10

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons