Annexe : Déboires de Carolus, note 10.
Note [10]

Ouvrage anonyme : {a}

Rome pleurante, ou Dialogue entre le Tibre et Rome. {b}


  1. L’épître dédicatoire au pape Alexandre vii l’invite à imposer plus de dévotion et de piété en son Église romaine. Elle est signée par « celui qui, vous disant adieu, vous assure que pour ses plus beaux titres, il n’en veut point d’autres que d’être chrétien, mais chrétien catholique. Christianus mihi nomen est, Catholicus vero cognomen [Chrétien est mon nom, et Catholique mon surnom].

    En dépit d’une si nette profession, ce livre est attribué au protestant Gregorio Leti (v. note [1], lettre 943). La conclusion de l’échange entre Rome [R.] et le Tibre [T.] est plus dans le ton du jansénisme que de la Réforme :

    « R. […] faites-moi cette grâce de me laisser pleurer amèrement tant que Dieu, lassé de supporter tant d’indignités qui se commettent tous les jours dans mon enceinte, tire quelque jour le glaive de la Justice pour réprimer tant d’abus qui s’y couvent, et servent à fomenter les hérésies qui sont déjà établies, et Dieu veuille que quelque jour il ne s’en suscite de nouvelles.

    T. Si cela n’arrive pas, nous en devons rendre grâces à Dieu qui, par sa miséricorde infinie, en préserve le troupeau catholique et tient les mains de sa paternelle bonté étendue<s> sur ce qui en reste encore : car je puis dire en toute vérité, sans y être poussé par aucun ressentiment, que si tout le monde suivait le bon exemple que donne cette cour, toute le monde aussi deviendrait athée ; enfin l’athéisme serait en honneur. Adieu Rome, ma chère Reine ! souffrez s’il vous plaît que je prenne congé de vous.

    R. Adieu Tibre pitoyable compatissant de mes misères ! je te prie que tu n’oublies pas de me laver parfois de tes eaux puisque, comme tu vois, je suis maintenant réduite à être le réceptacle et l’égout de toutes les sortes d’immondices et de vilenies ; enfin, je ne suis plus qu’un cloaque.

    T. Je vous ai nettoyée et éprouvée plusieurs fois, et cependant il ne vous a de rien servi ; c’est pourquoi je voudrais de grand cœur devenir feu. À Dieu. »

  2. Avignon sans nom (avec la sphère armillaire des Elsevier), 1666, in‑12 de 124 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Déboires de Carolus, note 10.

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(Consulté le 19/04/2024)

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