Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 13, note 10.
Note [10]

la lipothymie (pâmoison) est une perte de conscience : « affection dans laquelle, outre le pouls petit et faible plus ou moins à proportion que la lipothymie est plus ou moins dangereuse, les sens internes et externes, et le mouvement animal, tant volontaire que naturel, sont abolis en quelque façon. La respiration même est fort obscure ou imperceptible. Ce mot est grec, leipothumia, défaillance [leipein, abandonner] des esprits [thumos, âme]. Il est fort important d’observer que les commencements de la lipothymie ressemblent à un assoupissement et à une envie de dormir. Ainsi les femmes hystériques paraissent fort assoupies dans les grands accès quand elles vont tomber effectivement dans la lipothymie. Celles que le travail de l’accouchement a assoupies semblent vouloir dormir, et cela vient de la lipothymie qui les menace. Les grandes saignées et les autres évacuations excessives de sang causent un certain assoupissement qui est le commencement de la lipothymie » (Thomas Corneille).

Les différences entre lipothymie, évanouissement et syncope (v. note [14], lettre 554) sont ténues et discutables (J.‑B. Monfalcon, in Panckoucke, 1812-1822) :

« Beaucoup de nosologistes distinguent la lipothymie de la syncope ; ils la regardent comme le premier degré de ce dernier état, qui est caractérisé par la suspension complète de l’exercice des sens, de la sensibilité, de la mémoire et de la circulation. Il est évident que les distinguer et les décrire séparément, c’est multiplier sans raison les espèces ; leur nature, leurs causes, leurs traitements ne diffèrent point. La lipothymie devient presque toujours syncope. Plusieurs auteurs se servent indistinctement de l’une ou l’autre de ces expressions pour désigner le même état : tant de motifs puissants m’autorisent à regarder comme un abus des nosologistes d’étudier séparément la syncope et la lipothymie. […] Les deux mots grecs, que les Latins ont rendu par animi deliquium et dont nous avons fait cette expression, lipothymie, peignent fort bien le ralentissement de l’action du cœur et la suppression, plus ou moins longue, de la puissance nerveuse. Au reste, qu’importe le nom, si nous connaissons bien la maladie ? »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 13, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8143&cln=10

(Consulté le 28/03/2024)

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