Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 10.
Note [10]

« Quand ils prient, les Turcs mahométans ont le même sentiment à l’égard du pet. » {a}

La Terre sainte, ou Description topographique très particulière des saints Lieux, et de la Terre de Promission. Avec un Traité de quatorze nations de différente Religion qui l’habitent, leurs mœurs, croyance, cérémonies, et police. Un Discours des principaux points de l’Alcoran. L’Histoire de la vie et mort de l’Émir Fechrreddin, prince des Drus {b} Et une Relation véritable de Zaga Christ Prince d’Éthiopie, qui mourut à Rueil près Paris l’an 1638. {c} Le tout enrichi de figures. Par F. Eugène Roger, {d} récollet, missionnaire de Barbarie. {e}

Le chapitre vii, Des Commandements de la Loi de Mahomet, du livre ii, traite du jeûne diurne de ramadan (pages 229‑230) :

« Lorsque l’aurore s’approche, ils se saoulent jusques au crever, tant que celui qui le soir les avait avertis qu’ils pouvaient manger les avertisse qu’ils cessent, et que l’aurore paraît, les conviant à l’oraison, où ils ne font pas grand presse tout ce temps car, étant saouls de la sorte, ils ne pourraient pas faire leurs cérémonies sans s’exposer au hasard de lâcher quelque vent qui rendrait leurs prières et cérémonies infructueuses. C’est pourquoi la plupart vont garder le silence et se reposer jusqu’au soir, que toutes boutiques sont fermées et les rues toutes désertes. »


  1. V. infra notule {b}, note [12].

  2. Druzes (Trévoux) : « c’est une nation de Syrie, ennemie des Turcs, des Arabes et de tous les mahométans. Ces Druzes se disent chrétiens, quoiqu’ils n’observent point la religion chrétienne, et qu’ils ne soient point baptisés. Il est vrai cependant qu’ils reconnaissent Jésus-Christ pour le vrai Messie et le Rédempteur du monde, qu’il s’est fait homme et né de Marie sans blesser sa virginité, qu’il a été crucifié par la haine des Juifs. Ils croient un jugement, un paradis, un enfer, et que tous les Turcs et les Juifs sont damnés. Ils se disent issus des chrétiens latins qui se retirèrent dans les déserts au delà du Jourdain lorsque les Sarrasins se rendirent maîtres de la Terre sainte. Ils y demeurèrent longtemps sans prêtres pour les maintenir dans la religion ; et aujourd’hui, les seules marques qu’ils aient du christianisme sont les points de leur créance que nous avons rapportés, et les injures qu’ils vomissent contre Mahomet et ses sectateurs quand on leur dit qu’eux Druzes ne sont pas chrétiens. Quelques-uns néanmoins se font circoncire. Ils n’ont ni temples pour prier, ni ecclésiastiques pour les instruire, ni fête, ni cérémonie. Ils disent seulement de temps en temps quelques prières en deux mots : Dieu est grand, Dieu soit loué, Dieu me preserve. Ils ont une extrême horreur de l’usure. Ils sont fort humains et beaucoup moins vicieux que les Mores. Ils habitent une contrée appellée Drus, où ils sont environ six mille hommes capables de porter les armes. Ils ont entre eux une parfaite union, qui les soutient malgré leurs ennemis. Ils sont braves et bons guerriers, habiles aux exercices de la guerre, auxquels ils forment leur jeunesse avec beaucoup de soin. Leur langue est l’arabe, ils se vêtent comme les Mores, excepté que la plupart portent des turbans de soie noire ou rouge. Quoiqu’ils ne soient pas chrétiens, ils payent le même tribut que les chrétiens. Ce sont eux qui cultivent la plupart des vignes qui portent ces gros raisins de Damas, où ils les vont vendre aux Français et aux Vénitiens. Les Druzes ont eu leurs émirs, ou princes particuliers, qu’on disoit être fils d’un certain Maan, et qui prétendaient être issus de Godefroy de Bouillon. »

  3. V. note [9], lettre 40.

  4. Ce livre est à peu près tout ce qui est connu du franciscain Eugène Roger.

  5. Paris, Antoine Bertier, 1646, in‑4o de 440 pages, dédié à Nicolas ii de Bailleul, surintendant des finances (v. note [5], lettre 55).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8195&cln=10

(Consulté le 24/04/2024)

Licence Creative Commons