Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 10.
Note [10]

Le Patiniana imprimé et le manuscrit de Vienne (page 29) donnent le nom fantaisiste de Vincentius Naibandus à Valentinus Naiboda, comme en atteste le précieux Gymnasium Patavinum [Lycée de Padoue] de Giacomo Filippo Tomasini (Udine, 1654, v. note [8], lettre 406), livre iv, page 432, à l’année 1593 :

In diem 3 Martii incidit Valentini Naibodæ Mathematici interitus ; qui sexagenarius, inventus in suo Museo vulneribus sex confossus.

[Le 3 mars mourut, sexagénaire, le mathématicien Valentinus Naiboda : on l’a trouvé dans son étude, percé de six coups de poignard].

Valentin Naboth (Valentinus Naiboda ou Naboda ; Calu, Brandebourg 1523-Padoue 1593) avait d’abord enseigné les mathématiques (alors étroitement liées à l’astrologie et à l’astronomie) de 1557 et 1564 ; puis il s’était rendu en Italie, où Padoue lui attribua une chaire.

Le Wikipedia anglais lui consacre une longue notice, qui renvoie aux :

R.P. Campanellæ Ordin. Prædic. Astrologicorum Libri vii. In quibus Astrologia, omni superstitione Arabum, et Iudæorum eliminata, physiologice tractatur, secundum S. Scripturas, et doctrinam S. Thomæ, et Alberti, et summorum Theologorum ; ita ut absque suspicione mala in Ecclesia Dei multa cum utilitate legi possint.

[Les sept livres des Astrologiques du R.P. Campanella, de l’Ordre des prêcheurs, {a} qui traitent physiologiquement (selon les règles de la nature) de l’astrologie, débarrassée de toute la superstition des Arabes et des Juifs, suivant les Saintes Écritures et la doctrine de saint Thomas et de saint Albert, {b} et des plus éminents théologiens ; en sorte qu’ils peuvent être lus avec profit, sans mauvais soupçon contre l’Église de Dieu]. {c}

Le chapitre viii, Cur prædicta remedia non omnibus profuere [Pourquoi les remèdes (secrets) susdits ne profitent pas à tous] du livre vii, De siderali fato vitando [La manière de se soustraire à la prédiction sidérale], contient ce paragraphe sur la curieuse fin de Naboth (pages 23) :

Et Valentin. Vaiuodæ, qui scripsit commentarios in Alcabitij astrologiam. Is Patauij degens cum gladium ex directione timeret, sese abdidit domi, undique clausis ortis, fenestrisque : prius tamen quæ ad victum pertinebant adscitis per mensem rebus. Latrones abiisse peregre rati, fenestrasque nummorum custodiæ obserasse, rupto ostiolo per vim intrantes pecunias rapuerunt, et astrologum clamores aut accusationem formidantes, interemerunt.

[Quant à lui, Valentinus Vaivoda, {d} qui a écrit des commentaires sur l’astrologie d’Alchabitius, {e}, résidait à Padoue quand son horoscope le mena à redouter un coup d’épée. Il se retira donc en sa maison, dont il obtura portes et fenêtres, après s’être fait livrer assez de victuailles pour subsister un mois. Des voleurs qui passaient par là pensèrent que les volets avaient été clos pour protéger des richesses ; après avoir forcé une petite porte de la maison, ils y pénétrèrent, s’emparèrent de l’argent et tuèrent l’astrologue, redoutant ses clameurs ou les poursuites dont il les menaçait].


  1. Le dominicain Tommaso Campanella, v. note [12], lettre 467.

  2. Saint Thomas d’Aquin (v. note [24], lettre 345) et saint Albert le Grand (v. note [8], lettre 133).

  3. Francfort, sans nom, 1630, in‑4o en deux parties de 232 (livre ivi) et de 24 pages (livre vii).

  4. Sic : le Patiniana n’a pas été le seul ouvrage à écorcher le nom de Naiboda.

  5. Al-Qabisi, astrologue d’Alep au xe s.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=10

(Consulté le 19/04/2024)

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