Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 10.
Note [10]

« Voyez de Thou, tome 4, page 208 » ; Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou, livre lxxxviii, règne de Henri iii, année 1587 (Thou fr, volume 10, pages 75‑76) :

« François de Médicis, grand-duc de Toscane, qui avait épousé en premières noces Jeanne d’Autriche, et à qui il ne restait plus que deux filles de ce mariage, depuis la mort de Philippe son fils, arrivée il y avait cinq ans, se voyant sans enfants mâles, quoiqu’il eût encore épousé depuis Blanche Capellia, que le Sénat de Venise avait adoptée, avait déclaré par son testament le cardinal Ferdinand de Médicis, son frère, héritier de son État, un des plus considérables de l’Italie. {a} François mourut subitement le 9e d’octobre, et il fut suivi cinq heures après de Blanche, son épouse : soit que son heure fût alors venue, soit que la douleur d’une si grande perte avançât ses jours. {b} Le grand-duc avait eu d’elle, avant son mariage, un fils nommé Antoine. Au reste, des deux filles qu’il laissait, l’aînée, nommée Éléonore, avait déjà épousé Vincent de Gonzague, prince de Mantoue. À l’égard de Marie, la cadette, elle resta longtemps sans époux, mais elle fut bien dédommagée de ce retardement par l’alliance glorieuse qu’elle contracta depuis avec Henri iv qui, après son divorce avec la reine Marguerite, {c} sœur de Henri iii, jeta les yeux sur elle pour en faire son épouse ; et à son retour de Savoie, couronné des lauriers qu’il venait de cueillir, il célébra à Lyon cet heureux mariage. » {d}


  1. V. supra note [9], pour la confirmation de ces détails sur la vie et la descendance du grand-duc François ier de Médicis.

    En 1579, François de Médicis, veuf en 1578, avait épousé sa maîtresse Bianca Cappellia (ou Cappellio, Venise 1548-Florence 1587), ainsi devenue duchesse de Toscane. Les chronologies modernes la disent défunte le lendemain de la mort de son mari, survenue le 19, et non le 9 octobre (vii Eid. viii br. dans l’original latin) 1587, décalage qui incite à penser que de Thou se référait curieusement ici au calendrier julien des protestants.

  2. Prudente manière d’éluder l’éventualité d’un empoisonnement criminel des deux époux (que le Borboniana disait accidentel). Né en 1576, Antoine, leur fils unique, mourut en 1621, sans être jamais devenu grand-duc.

  3. V. note [4], lettre latine 456.

  4. Le 17 décembre 1600.

Contrairement à de Thou, dont le récit est exact, le Borboniana persistait dans son erreur en mélangeant les biographies des deux frères, François et Ferdinand de Médicis. Il convient de le rectifier et de comprendre que :

  • l’ancien cardinal, qualifié de sodomite, était Ferdinand, et non son frère aîné François ;

  • ce furent François et sa seconde épouse, Bianca, qui moururent empoisonnés, plus vraisemblablement sur l’ordre de Ferdinand (qui voulait succéder à son frère) que par un quiproquo de Bianca. On ignore quel « prince des parents de François, son mari, » elle aurait pu avoir l’intention de supprimer.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 10.

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(Consulté le 20/04/2024)

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