À Claude II Belin, le 14 mai 1630, note 11.
Note [11]

L’usage voulait que le président et non le candidat écrivît la thèse (v. note [1], lettre 1) qu’ils soumettaient à la dispute. Il y avait des exceptions à cette règle, comme Guy Patin jugeait ici opportun de le signaler pour ses deux quodlibétaires (1624 et 1625). Sa thèse cardinale, en 1626, avait été présidée et rédigée par Denis Guérin. Natif de Paris, Guérin avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1605 (Baron). Dans sa lettre à André Falconet, datée du 5 mars 1660, Patin a signalé la mort de Guérin le 26 février 1660, âgé de 89 ans.

Dans ses Curieuses recherches sur les écoles en médecine de Paris et de Montpellier… (pages 262‑263 ; v. note [13], lettre 177), contre Siméon Courtaud, doyen de Montpellier, Jean ii Riolan s’est expliqué sur le principal auteur des thèses de Paris :

« Vous nous reprochez la composition des thèses que soutiennent les bacheliers, faites par les docteurs : il est vrai que si les docteurs présidents de l’acte font disputer quelque belle question nouvelle qu’ils auront étudiée, ils donnent le point ou titre au bachelier pour faire sa thèse ; le docteur, de son côté, qui sait l’explication de ce titre, en fait une autre. Si le docteur président ne trouve la thèse de son écolier assez bien faite selon son sens, il fait soutenir la sienne, qui est une besogne plus difficile que si le bachelier l’avait composée ; d’autant qu’il ne remplirait sa thèse de questions qu’autant qu’il lui plairait et sur quoi il serait très bien préparé. Or les bacheliers de Montpellier, qui ont la plupart étudié quelque temps à Paris, remportent avec eux les thèses de l’École, tant vieilles que nouvelles, et ne se servent que des vieilles, qu’ils font imprimer à Montpellier pour les soutenir. Quant au point de la thèse, le docteur et le bachelier s’entendent bien ensemble, et < on > laisse cela à la disposition du bachelier, comme il a été prouvé ci-dessus. Je puis assurer sans vanité que les thèses des disputes en médecine de Paris sont si excellentes et si doctes, si bien expliquées et suivies, qu’elles mériteraient d’être assemblées dans un volume pour faire honte à ces rhapsodies et confusion de thèses des Allemands. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 14 mai 1630, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0003&cln=11

(Consulté le 16/04/2024)

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