À Claude II Belin, le 18 janvier 1633, note 11.
Note [11]

Chomel (1741) a décrit ce qu’on tenait alors pour les vertus médicinales du citron et de l’orange, fruits qu’on faisait surtout venir d’Italie et de Provence.

  • « Le citron est cordial, propre pour rafraîchir, pour précipiter la bile et pour apaiser le trop grand mouvement du sang. Pendant les maladies épidémiques, on porte sur soi un citron lardé tout autour de clous de girofle ; c’est pour se garantir de la contagion. » {a}

  • « Les oranges sont appelées aurantia, comme qui dirait aurea mala, pomme d’or. Il y en a de deux sortes, savoir douces et aigres. Le suc de celles-ci {b} est propre aux fièvres, parce qu’il est réfrigératif et qu’il résiste à la pourriture. Elles sont toutes deux alexipharmaques {c} et apéritives, et atténuent la bile grasse et épaisse. Leur écorce est chaude, âcre et amère ; elle ouvre et prépare la pituite ; elle rétablit les esprits, aussi bien que leurs fleurs ; elle est bonne pour l’estomac et en discute {d} les ventosités, elle tue les vers aussi bien que leur semence. […] l’eau de fleur d’orange bue dans les fièvres pestilentielles, au poids de six onces, fait venir la sueur et fortifie le cœur ; elle est aussi bonne pour tuer les vers, mêlée avec un peu d’eau de pourpier, s’il y a de la fièvre. » {e}

    1. V. le Traité de la Conservation de santé, chapitre ii, pour l’avis détaillé de Guy Patin sur le citron.

    2. Le jus des oranges douces.

    3. Actives contre les venins.

    4. Chasse.

    5. V. note [8], lettre 179.

    6. V. note [4], lettre 981, pour l’emploi des oranges dans le traitement du scorbut, décrit dans un livre publié en 1590.

Le verjus est le « suc qu’on exprime des raisins avant leur maturité. Il a une couleur verdâtre, et un goût acide et styptique [resserrant]. On appelle le verjus de grain, le grand cuisinier » (Trévoux).

« Selon Galien, le verjus est bon à toutes sortes de maladies chaudes. Comme il est tout à fait aigre, il ne peut être que réfrigératif et profitable à toutes ardeurs, soit qu’on l’emploie à l’orifice de l’estomac, ou aux flancs, ou à quelque partie du corps que ce soit qui ait besoin d’être rafraîchie. Le verjus ne diffère du vin qu’à cause que sa chaleur est moindre. Comme cette chaleur est légère et qu’elle digère moins les parties terrestres qu’il contient, cela le fait participer quelque peu de la saveur austère. Quoique Galien ait dit qu’il est aigre, il ne peut pourtant pénétrer profondement comme le vinaigre, n’ayant en soi aucune chaleur ni acrimonie, mais seulement une forte astriction [v. note [8] de la leçon de Guy Patin sur le laudanum et l’opium] » (Thomas Corneille).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 18 janvier 1633, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0015&cln=11

(Consulté le 19/04/2024)

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