À André Falconet, le 11 avril 1670, note 11.
Note [11]

Philippe Fortin de La Hoguette, le « soldat philosophe » (v. note [4], lettre 181), avait épousé vers 1630 Louise de Péréfixe. Elle était fille de Jean, écuyer, seigneur de Beaumont et de La Papinière, et de Claude de Lestang, et sœur d’Hardouin de Péréfixe, archevêque de Paris (v. note [38], lettre 106). Philippe et Louise avaient eu deux filles et trois fils (L’Armorial général et nobiliaire français, tome xl, fascicule 1, page 25) :

  1. Armand Fortin de La Hoguette, tué lors du siège de Candie en 1669 ;

  2. Hardouin Fortin de La Hoguette (1643-1715) qui se fit prêtre et devint évêque de Poitiers puis archevêque de Sens ;

  3. Charles Fortin de La Hoguette (vers 1647-1693) sous-lieutenant en 1667, qui avait participé en 1669 à l’expédition de Candie où son frère fut tué, fut mestre de camp de cavalerie en 1676, maréchal de camp en 1688, lieutenant général des armées du roi en 1693.

L’assassin de 1670 ne pouvait raisonnablement être que le dernier des trois, Charles. Un tel meurtre récompensait bien mal l’auteur du Testament ou Conseils fidèles d’un père à ses enfants… Le chapitre xxix (pages 165‑172, l’édition d’Amsterdam, Georges Gallet, 1695, in‑12) est intitulé Des Duels et du remède qui s’y peut apporter suivant la raison :

« L’injure la plus atroce parmi nous est le coup de main et le démenti. Viens-ça, mon enfant ; si après avoir reçu cette offense on te livrait celui qui te l’aurait faite pour l’égorger et qu’après, il te fallût quitter le royaume, perdre ton bien ou être égorgé toi-même, n’est-il pas vrai que ce parti te ferait horreur et que tu ne l’accepterais jamais ? Et néanmoins, mon enfant, en te battant, soit que tu tues ou que tu sois tué, tu l’acceptes sans y penser : dent pour dent, œil pour œil et coup pour coup, selon la loi de la nature. Si tu demandes plus que cela, tu t’engages aussi à souffrir davantage selon la même loi. Pour ce qui est du démenti, démêle ce différend avec l’Écriture qui te dit que tout homme est menteur, et non pas avec ton prochain. Si tu mens et que je te le dise, est-ce un crime capital de t’en avertir ? Si tu dis vrai et que je te démente, l’injure que je m’imagine te faire retombe sur moi, tu dois en être satisfait. Le prince et la loi ont pourvu à la réparation de toutes sortes d’injures, ce n’est pas à l’offensé de les arbitrer, de peur qu’il ne devienne lui-même l’offenseur en l’excès de sa réparation ; il n’est pas juste qu’il soit juge et partie en sa propre cause.

[…] Fermez, Sire, fermez cette sanglante digue où se perd tant de beau sang ; et le vôtre se multipliera en mille générations. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 11 avril 1670, note 11.

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(Consulté le 18/04/2024)

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