À Jan van Beverwijk, le 19 juillet 1640, note 11.
Note [11]

Nicolas Bourbon (1574-1644, v. note [2], lettre 29) avait été nommé professeur royal de grec en 1611, puis avait quitté sa chaire en 1620 pour entrer à l’Oratoire. Dans sa note 7 (page 8), Charles Nisard a transcrit (sans la traduire) la De Syntagmate militari
et Commentario viri doctissimi Gabrielis Naudæi, Epigramma
[Épigramme sur le Traité militaire et sur le commentaire du très savant Gabriel Naudé]. Elle est imprimée (entre autre) dans les Opera omnia… [Œuvres complètes…] de Bourbon (Paris, 1654, v. note [22] du Borboniana 1 manuscrit), page 180 (seconde partie, Poemata exposita [Poèmes délaissés]) :

Miretur Latium quas vir sermone latino
Romulea chartas Gallus in urbe dedit :
Cernat inexhaustæ quam larga scientia mentis.
Ausoniis quantas advena portet opes :
Miror ego hæc eadem, ceu solo dissitus axe
In Tyberim socias Sequana volvat aquas :
Et me docta capit Naudæi pagina. Verum
Quam præstat res est prodigiosa magis,
Romam Marte satam, Romanos Martis alumnos
Quando in Martis opus, militiamque docet
.

[L’Italie s’étonne qu’un Français publie à Rome un livre en latin, où il se distingue par la très vaste érudition d’un inépuisable esprit, et qu’un étranger procure de si grandes richesses aux Italiens. Pour moi, je m’étonne pareillement qu’en dépit de leur éloignement, la Seine mêle le tourbillon de ses eaux à celles du Tibre, et que les doctes pages de Naudé me ravissent tant. Ce qu’il y présente est vraiment fort prodigieux : il nous y fait connaître Rome engendrée par Mars, les Romains enfants de Mars, l’art et l’armée de Mars].

Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (en 1875) mais interprète peu pointilleux du latin de Patin, Nisard a assorti ce poème d’un rude commentaire (que je n’oserais me permettre) :

« Il est à remarquer que Guy Patin en parle sans en faire l’éloge, se bornant à dire que Bourbon excellait dans ce genre de poésies. {a} On ne le croirait pas à lire cette épigramme, qui est assez terne. »


  1. Ma fidèle traduction contredit celle de Nisard. Pour servir son propos, il y a, entre autres inélégances, omis les mots elegantissimo nimirum [extrêmement élégante] :

    « Dès que ce véritable ami des lettres et des lettrés eut lu les premières lignes de ce traité qui m’avait été envoyé et que je lui avais recommandé, il ne put s’empêcher d’en faire le plus grand éloge et de lui donner son approbation entière. Il fit une épigramme, genre dans lequel il excelle, à la louange de Naudé, épigramme dont je fis incontinent passer une copie à Rome. »

V. note [2], lettre 100, pour les vers de Bourbon louant le triomphe de Patin dans son procès contre Théophraste Renaudot, en 1642, qui sont imprimés sur la même page de l’Appendix.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Jan van Beverwijk, le 19 juillet 1640, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1037&cln=11

(Consulté le 19/04/2024)

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