Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 20, note 11.
Note [11]

Sidérophage était alors un néologisme grec, utilisé ici pour désigner ceux qui mangent (phagein, manger) du fer (sidêros). On emploie à présent ce mot pour désigner les cellules (monocytes) qui ont la capacité de fixer le fer. En physiologie moderne, le fer est le principe actif de l’hémoglobine, protéine principale des globules rouges, qui assure l’hématose (échanges gazeux permettant la respiration des tissus).

Chomel (1741) a résumé les vertus thérapeutiques du fer en médecine chimique (ce qui explique que Guy Patin, qui exécrait la chimiatrie, n’en ait jamais parlé) :

« Quelques esprits acides, qui servent au même usage que ceux du vitriol ordinaire, et sa terre, {a} styptique et astringente, {b} guérissent le flux de ventre et les ulcères malins. Son safran {c} apéritif ôte les obstructions du foie et de la rate ; par conséquent, est propre à la jaunisse, à l’hydropisie et à la rétention des mois ; {d} celui qui est astringent est bon aux gonorrhées {e} et aux flux hépatiques ; sa rouille empêche la femme de concevoir et arrête la perte de sang ; mêlée avec du vinaigre, elle ôte les bourgeons qui viennent sur le corps, guérit les ulcères des paupières et mange la chair superflue. L’eau dans laquelle on aura éteint du fer rouge est bonne aux flux de sang, aux rateleux {f} et aux bilieux. […] Le mâchefer {g} est encore fort en usage en médecine […]. C’est un remède excellent contre les obstructions et les pâles couleurs. » {h}


  1. Dans l’extraction des minéraux par les chimistes, la terre était le « second principe passif qu’ils admettent, et qui se trouve à la fin des distillations et des calcinations, après qu’on en a tiré les sels » (Furetière).

  2. Styptique et astringent (v. note [30], lettre 222) sont deux synonymes qui qualifient la capacité d’un remède à resserrer.

  3. Le safran (ou rouille) de fer, crocus Martialis (comme celui de l’antimoine, v. note [52], lettre 211), était une préparation de couleur jaune ressemblant à celle des stigmates que porte la fleur homonyme.

  4. Des règles (aménorrhée).

  5. Chaudes-pisses (v. note [14], lettre 514).

  6. Malades de la rate.

  7. « Écume de fer, scorie qui sort des forges et fourneaux, et du fer quand on le bat sur l’enclume » (Furetière).

  8. Le fer médicinal était appelé Mars : v. notule {h}, note [6], lettre 791. Sa principale indication aujourd’hui est le traitement, dit martial, des anémies dues à la carence de ce métal, le plus souvent provoquée par les saignements chroniques ou par une alimentation défectueuse.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 20, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8150&cln=11

(Consulté le 24/04/2024)

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