À Claude II Belin, le 7 avril 1638, note 12.
Note [12]

Charles ier avait épousé en 1625 Henriette-Marie de France (Paris 1609-Colombes 10 septembre 1669), la troisième fille, et le sixième et dernier des enfants de Henri iv et de Marie de Médicis. L’union des deux couronnes de France et d’Angleterre avait été, dès la naissance de Henriette, une des pensées de son père. Jacques ier préférait pour son fils Charles, alors prince de Galles, une fille du roi d’Espagne, Philippe iii, à cause de la grande puissance de la Maison d’Autriche ; mais les pourparlers avec Madrid en ce sens n’ayant pas abouti, on s’était rabattu sur le projet français. Le mariage avait été célébré, par procuration, au Louvre, en juin 1625, peu de temps après la mort de Jacques ier (le 25 mars).

Le pape Urbain viii n’avait accordé la dispense papale, nécessaire à cause de la différence de religion des deux fiancés, qu’à des conditions ridicules : tous ceux qui seraient placés autour de la princesse devaient être catholiques ; les enfants à naître du mariage ne pourraient avoir que des domestiques catholiques ; 20 prêtres de l’Oratoire devaient accompagner la reine. Henriette fut la première à souffrir des bévues du Clergé français qui n’avait aperçu dans ce mariage qu’une occasion d’inonder l’Angleterre de mitres et de soutanes. À peine débarquée à Douvres (22 juin 1625), son époux, jugeant avec sang-froid les dangers de la situation, avait poliment congédié toute cette séquelle cléricale, malgré le serment juré au pape pour obtenir la dispense. La reine mit son point d’honneur à conserver sa foi et ses privilèges en Angleterre. Un bon accord entre le roi et la reine avait paru se rétablir après la mort de Buckingham (1626), mais leur réconciliation n’aboutit qu’à attiser les braises de la révolution qui se préparait.

De ce mariage tourmenté naquirent trois enfants : Charles (né en 1630) prince de Galles, futur roi Charles ii ; Marie (1631) future princesse d’Orange ; Jacques (1633), duc d’York, qui allait devenir le dernier des Stuarts en succédant à son frère sur le trône, sous le nom de Jacques ii ; Élisabeth (1635) ; Henry, duc de Gloucester (1639) ; enfin, Henriette-Anne (1644, en pleine guerre civile) qui devint Madame, épouse de Philippe d’Orléans, frère cadet de Louis xiv. Après cette dernière naissance, la reine vint se réfugier en France. Elle retourna en Angleterre en 1660-1661 puis de 1662 à 1665, avant de revenir mourir dans son pays natal (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 7 avril 1638, note 12.

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(Consulté le 29/03/2024)

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