À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 12.
Note [12]

Journal de la Fronde (volume i, fos 15 ro et vo, 12 janvier 1649) :

« Le même jourle Parlement ayant fait sommer M. du Tremblay {a} de rendre la Bastille, celui-ci le refusa à M. d’Elbeuf, qui y était entré pour cet effet ; sur quoi, il fut résolu au matin de l’assiéger, comme l’on fit l’après-dînée après lui avoir déclaré que s’il tirait sur la ville, on ne lui donnerait point de quartier, et qu’il se contentât de se défendre par l’endroit où il serait attaqué. Le marquis de La Boulaye planta une batterie dans le jardin de l’Arsenal et commença à battre la place, en sorte que le 13 au matin il y avait brèche qui obligea le gouverneur à capituler. Il promit de la rendre s’il n’était secouru dans midi du même jour ; et suivant cela, il sortit à bonne composition à une heure avec 40 ou 50 hommes, et sortirent tambour battant, enseigne déployée et balle en bouche, {b} etc. Le Parlement mit le gouvernement à la disposition du prince de Conti, qui le donna hier à M. de Broussel, dont le fils, {c} qui a été enseigne au régiment des gardes, fut fait le même jour lieutenant du gouvernement. »


  1. Charles Leclerc du Tremblay, gouverneur de la Bastille, et frère du P. Joseph ; v. note [19], lettre 86.

  2. Avec le mousquet chargé et une balle dans la bouche pour recharger plus prestement.

  3. Jérôme de Broussel, fils de Pierre.

Une plume anonyme a corrigé l’erreur de Guy Patin (qu’il a lui-même reconnue quelques lignes plus bas, v. infra note [16]) en rayant le passage qui va de « qui en a donné le gouvernement… » à « …fils du bonhomme M. de Broussel » pour le remplacer (en marge) par : « au bonhomme Broussel, père, conseiller en la grande [Chambre] et lui a donné pour lieutenant son fils. »

Jérôme Broussel, sieur de La Louvière (mort en 1682), lieutenant au régiment des gardes, cadet des deux fils alors vivants de Pierre Broussel, allait bientôt devenir lui-même gouverneur de la Bastille (Popoff, no 783).

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i) :

  • page 632 :

    « J’oubliais de mettre la contestation de M. Lefebvre et de M. Portail pour entrer le premier dans la Bastille, l’un ayant fait la garde à la porte ordinaire, l’autre du côté de la brèche, et que M. d’Elbeuf y était entré les tenant par la main, le plus ancien à droite et l’autre à gauche. On était convenu que le plus ancien y ferait garde 24 heures et l’autre 24 heures après » ;

  • page 630, jeudi 14 janvier, au Parlement :

    « M. le prince de Conti dit que la Bastille était rendue et qu’il venait pour prier Messieurs de choisir un gouverneur, ne voulant rien faire que par leurs ordres. M. le premier président lui dit que c’était à lui d’en nommer un de la Compagnie. Sur ce, M. le prince de Conti dit qu’il croyait qu’il n’y avait personne plus capable, plus affectionné ni plus agréable à la Compagnie que M. de Broussel, et qu’il le nommait si Messieurs l’agréaient ; ce qui fut approuvé. M. de Broussel l’accepta après quelques excuses, et dit qu’il avait un fils, de la fidélité duquel il répondait. On lui dit qu’il le prendrait pour son lieutenant. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 12.

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(Consulté le 19/04/2024)

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