À Charles Spon, le 30 décembre 1653, note 12.
Note [12]

« Ô mœurs ! ô temps ! Mélicerte s’écrierait qu’il n’existe plus de pudeur. »

Le début de la citation est de Cicéron (v. note [52], lettre 292), et la fin est de Perse (Satire v, vers 103‑104), mais ne s’adapte au propos de Patin que si on la prolonge (vers 98‑104) :

Publica lex hominum naturaque continet hoc fas,
Ut teneat vetitos inscitia debilis actus.
Diluis helleborum, certo compescere puncto
Nescius examen : vetat hoc natura medendi.
Navem si poscat sibi peronatus arator,
Luciferi rudis,
exclamet Melicerta perisse
Frontem de rebus.

« Le droit public, la loi naturelle, nous disent : “ Abstenez-vous des emplois que l’ignorance et la faiblesse vous ont intedits. ” Préparez-vous de l’ellébore {a} sans savoir à quel point il faut fixer la balance pour le doser ? La médecine vous en fait un crime. Si un laboureur en guêtres demandait la conduite d’un navire sans se connaître aux astres, Mélicerte {b} s’écrierait qu’il n’existe plus de pudeur. » {c}


  1. V. note [30], lettre 156.

  2. Cornelius Schrevelius sur Mélicerte dans son édition critique de Perse (Leyde, 1664, v. note [72] des Déboires de Carolus), page 583 :

    Fuit Inus et Athamantis regis Thebarum filius, cui, cum pater Athamas furiosus, matrem persequeretur, una, cum matre se in mare præcipitem dedit, et miseratione Deum in marina numina transmutati. Quasi ille ægre ferat suam ditionem, mare, ab rudibus adeo, et imperitis navigari.

    [Il était fils d’Ino et d’Athamas, roi de Thèbes. {i} Comme son père, Athamas en furie, poursuivait sa mère, il se précipita dans la mer avec elle ; et Jupiter, par commisération, en fit un des dieux marins. Le poète invoque la difficulté de Mélicerte à supporter que des gens grossiers et inexpérimentés naviguent sur la mer, son royaume].

    1. En Béotie, v. notule {b}, note [52] du Faux Patiniana II‑7.

  3. Mise en exergue du passage emprunté par Guy Patin ; traduction de l’abbé Le Monnier (1771) qui m’a paru la plus fidèle et spirituelle de celles que j’ai regardées.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 décembre 1653, note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0335&cln=12

(Consulté le 28/03/2024)

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