Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : vii, note 12.
Note [12]

Garcias ab Horto est le nom latin du médecin, botaniste et explorateur portugais Garcia Dorta (Garcia da Horta, ou Garcie du Jardin en français, Castelo de Vide, Alentejo, 1499-Goa, Inde, 1568) ; il se mit au service du vice-roi des Indes à Goa et publia les Coloquios dos simples e drogas he cousas mediçinais da India e assi d’algunas frutas achadas nella onde se tratam algunas cousas tocantes a mediçina pratica e outras cousas boas pera saber compostos pello Doutor Garçia Dorta : fisico del Rey nosso senhor, vistos pello muyto Reverendo senhor, ho liçençiado Alexos Diaz : falcam desenbargador da casa da supricaça inquisidor nestas partes [Colloques des simples, drogues et remèdes de l’Inde, ainsi que d’autres fruits qu’on y a trouvés, où il est traité des choses qui touchent à la médecine pratique et à ce qui est bon pour la santé. Composés par le docteur Garcia Dorta, médecin du roi notre seigneur, approuvés par le très révérend Alexos Diaz, représentant la censure inquisitoriale en ces contrées] (Goa, Joannes de Endem, 1563, in‑4o). C’est une suite de 58 dialogues entre Orta (or.) et son maître Ruano (rua.), docteur à Salamanque. Le Coloquio 45 [Colloque 45] porte da pedra bezar emterlocutores rua. or. [sur la pierre de bézoard, interlocuteurs rua. or.] (pages 169 ro‑171 ro).

Cet ouvrage a connu de nombreuses éditions et traductions, dont une adaptation complète en français (dans une forme non dialoguée) qui forme les deux premiers livres de la première partie de l’Histoire des drogues, épiceries, et de certains médicaments simples qui naissent aux Indes et en l’Amérique, divisée en deux parties. La première comprise en quatre livres : les deux premiers de M. Garcie du Jardin… Le tout fidèlement translaté en français par Antoine Volin, maître apothicaire juré de la ville de Lyon, par lui augmenté de beaucoup d’annotations, de diverses drogues étrangères et illustré de plusieurs figures non encore vues. Seconde édition revue et augmentée (Lyon, Jean Pillehotte, 1619, in‑8o, Biblioteca nacional de Portugal) ; le chapitre xlv, De la Pierre Bezar (pages 278‑284) est assorti d’une longue annotation qui se termine par ce paragraphe :

« Nous déduirons ici quelques marques d’élection pour la pierre bezar, à celle fin de se garder de ceux qui les falsifient. Le sieur Barthélemy Vincent, qui, dès son jeune âge, a exercé la pharmacie et qui, maintenant, est libraire très fameux succédant à la boutique de son père, qui était de même profession en cette ville de Lyon, m’a enseigné un secret infaillible pour la connaissance de la pierre de bezar fausse d’avec la vraie, qu’il ne faut que prendre de la chaux vive pulvérisée et la détremper avec de l’eau ; la pierre étant frottée dedans cette chaux ainsi dissoute, si elle n’est point falsifiée, de cette confrication faite dedans l’humidité mêlée avec la chaux, il en résultera une couleur de jaune d’ocre. On frotte aussi un linge blanc mouillé avec la pierre, lequel doit laisser dedans le linge une impression verte et obscure, comme d’un suc d’herbe détrempé. Il doit aussi être fort léger, n’ayant aucun goût, sinon de je ne sais quelle odeur aromatique, qui ne tient ni de l’ambre, ni du musc, ni de la civette ; {a} mais à je ne sais quelle odeur à elle propre et particulière, et si suave que je ne la puis exprimer par aucune comparaison pour la bien comprendre. »


  1. V. notes [3] de l’observation viii, et [3], lettre latine 121.

La manière dont la citation est référencée dans l’observation laisse pourtant penser qu’il s’agissait plus précisément du bref Discours de la pierre de bézar, pris du livre que Garcias Abhorto, médecin du vice-roi d’Inde, a écrit, et d’autres auteurs qui en ont fait mention. Traduit en français par Jean Coignet, apothicaire d’illustrissime prince Monseigneur Charles de Lorraine, évêque de Metz (Paris, Nicolas Benoît, 1587, in‑8o de trois feuilles).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : vii, note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8160&cln=12

(Consulté le 29/03/2024)

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