Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 12.
Note [12]

V. note [18], lettre 172, pour Jean Tarin. Professeur d’éloquence latine au Collège de France, il n’a rien publié sur Favorin et Plutarque : ce que pouvait en dire Guy Patin venait sans doute de conversations qu’il avait eues avec lui.

Pierre Matthieu {a} a publié une :

Histoire de Louis xi, roi de France, et des choses mémorables advenues en l’Europe durant vingt et deux années de son règne. Enrichie de plusieurs observations qui tiennent lieu de commentaires. Divisée en onze livres. {b}

Le passage de l’Addition de Gabriel Naudé auquel renvoyait le Patiniana se trouve dans le livre onzième, pages 681‑682, {c} Vanité de l’Astrologie judiciaire :

« La France avait d’autres sortes de gens qui méritaient mieux que les astrologues les faveurs et les libéralités du roi. {d} Dieu est offensé en la témérité de cette science qui entreprend sur la connaissance de l’avenir, qui est seule réservée à son éternelle providence, et qui, pour les hommes, est toute ceinte de nuits et de ténèbres impénétrables. Les curieux y sont trompés car on leur dit ou des choses vraies ou des choses fausses. Ils se rendent misérables en l’attente et la longueur des prospérités qui n’arrivent jamais. Misérables encore en l’appréhension des adversités qu’ils craignent incessamment et n’arrivent que lorsqu’ils n’y pensent plus, croyant les avoir échappées ; en tout cas le mensonge trompe l’espérance et augmente la crainte. L’Église, qui a pour étoile verticale de son établissement l’éternelle vérité, qui regarde toujours le soleil de justice et de confiance, ne se réglant comme la synagogue sur les inconstances de la Lune, a saintement et justement détesté la pratique de l’astrologie judiciaire, qui remplit les oreilles de vanité et de curiosité, < et > les consciences, de tremblement. »


  1. V. note [10] du Patiniana I‑1.

  2. Paris, P. Mettayer et la veuve de M. Guillemot, 1610, in‑fo, avec splendide frontispice). C’est le livre qui a incité Gabriel Naudé à écrire son Addition à l’histoire de Louis xi (Paris, 1630, ouvrage cité dans la note [7] supra).

  3. Réédition de Paris, veuve de Matthieu Guillemot et Matthieu Guillemot, 1628, in‑4o de 751 pages.

  4. Note de Mathieu :

    « Avec ce dilemme, Favorinus se moque de l’astrologie judiciaire. Aut adversa dicunt, aut prospera. Si dicunt prospera et fallunt, miser fies, frustra expectando. Si adversa dicunt et mentiuntur, miser fies frustra timendo. » {i}

    1. « Ils prédisent le malheur ou le bonheur. Si c’est le bonheur et s’ils se trompent, tu seras malheureux de l’avoir attendu en vain. Si c’est le malheur et s’ils mentent, tu seras malheureux de l’avoir attendu en vain. »

Dans ses Recherches de la France, Étienne Pasquier, {a} chapitre premier, Que la Gaule depuis appelée France, de toute ancienneté, a été studieuse des bonnes lettres, du livre neuvième (pages 791‑792), La France littéraire, l’Université, les études, fait une brève allusion à Favorin :

« Puisque j’ai voué ce livre aux universités de la France, selon l’ordre de leurs créations, j’estime qu’il ne me sera mal séant, premier que de passer outre, {b} de discourir en peu de paroles combien nos anciens Gaulois se trouvèrent zélateurs des bonnes lettres par leur usage commun, ainsi que nous apprenons de diverses pièces d’uns et autres, lesquelles je vous représenterai ici pêle-mêle, non selon les ordres des temps, mais ainsi qu’il a plu à ma plume et à ma souvenance. […]

Je vous laisse un Favorin provençal qui osa faire tête en matière de lettres à un Hadrien, depuis empereur, auquel cette hardiesse ne déplut, ores qu’entre {c} ses ambitions, il fît état particulier d’être estimé très savant. » {d}


  1. Édition de Paris, 1621, v. note [16], lettre 151.

  2. « avant d’entrer dans le vif du sujet ».

  3. « bien qu’entre ».

  4. Probable allusion à ce passage de la « Vie d’Hadrien » dans l’Histoire Auguste (chapitre xv, § 12‑13, page 39) :

    Et Favorinus quidem, cum verbum eius quondam ab Hadriano Reprehensum esset atque ille cessisset, arguentibus amicis, quod male cederet Hadriano de verbo, quod idonei auctores usurpassent, risum iocundissimum movit ; ait enim : Non recte suadetis, familiares, qui non patimini me ilum doctiorem omnibus credere, qui habet triginta legiones.

    [Un jour, Hadrien critiqua Favorinus pour une expression qu’il avait employée et celui-ci accepta la remontrance ; les amis de Favorinus lui reprochèrent d’avoir cédé à tort à Hadrien sur l’usage de ce terme qu’avaient fréquemment utilisé des auteurs confirmés ; mais il suscita une grande hilarité quand il leur rétorqua : Vous n’êtes vraiment pas de bon conseil, mes amis, vous qui n’admettez pas que je considère comme le plus savant des hommes celui qui dispose de trente légions].


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=12

(Consulté le 16/04/2024)

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