À Claude II Belin, le 18 janvier 1633, note 13.
Note [13]

La Casse, Cassia fistula, est le fruit d’un grand arbre qui croît naturellement en Égypte et dans les Indes Orientales, qu’on appelle vulgairement caneficier. Cet arbre, ressemblant beaucoup à un noyer, s’élève à 40 ou 50 pieds de haut et acquiert une grosseur énorme. Les fruits sont des gousses ligneuses, dures, cylindriques, d’environ un pied et demi de long sur un pouce de diamètre. L’intérieur de la gousse est garni de petites cloisons membraneuses qui renferment chacune une petite semence enveloppée d’une pulpe noirâtre, d’une saveur douce et sucrée. Il n’y a que la pulpe qui serve en médecine. On la conserve dans des vases de faïence placés dans un lieu sec et frais. On en fait aussi un extrait par le moyen de la décoction. Ce qu’on appelle dans les pharmacies électuaire de casse est un mélange d’extrait de casse, de manne, de pulpe de tamarins et de sirop résolutif de roses.

La casse est un purgatif très doux, mais qui n’agit qu’à la dose d’une once et demie à deux, délayées dans une assez grande quantité de véhicule, ce qui la rend peu agréable à prendre ; aussi, pour en diminuer le volume, on y ajoute ordinairement quelque autre purgatif plus énergique. La casse est sujette à fermenter et à s’altérer ; alors elle occasionne des flatuosités, des tranchées, elle irrite sensiblement la contractilité fibrillaire de l’estomac et des intestins. Quelquefois les coliques qu’elle occasionne sont dues à un peu de cuivre provenant des bassines où l’on prépare la casse, qui contient un acide qui agit sur le métal (Cadet de Gassicourt in Panckoucke).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 18 janvier 1633, note 13.

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(Consulté le 29/03/2024)

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