À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 13.
Note [13]

« de la race loyolitique. »

Jean Suffren (Souffran dans le manuscrit de Guy Patin ; Salon-de-Provence 1571-Flessingue 15 septembre 1641), prêtre de la Compagnie de Jésus, avait été nommé confesseur de la reine mère, Marie de Médicis, en 1615, et plus tard confesseur du roi. Il était allé rejoindre Marie dans son exil hollandais, et l’avait ensuite suivie en Angleterre (G.D.U. xixe s.). Il a laissé plusieurs ouvrages pieux, dont le plus connu est :

L’Année chrétienne ou le saint et profitable emploi du temps pour gagner l’Éternité. Où sont enseignées diverses pratiques et moyens pour saintement s’occuper durant tout le cours de l’Année, conformément à l’ordre de l’année, inspiré par le Saint-Esprit à l’Église chrétienne… {a}


  1. Paris, Claude Sonnius, 1640, in‑4o de 1 070 pages ; ouvrage dédié Au Verbe incarné » et composé à la prière de François de Sales.

Henri Fouqueray (chapitre xv, Derniers jours des trois puissants protecteurs [1641-1643], page 440) cite une notice nécrologique écrite peu de tems après sa mort :

« Comme il attendait {a} le temps propre pour faire voile en Hollande, rapporte son biographe, il fut attaqué d’une fièvre tierce qui, prenant tous les jours de nouvelles forces, le fit résoudre sans beaucoup de peine à se préparer à la mort. Il est vrai qu’il souhaita de rendre l’âme dans quelque maison de la Compagnie, comme dans le sein de sa bonne mère, mais il n’obtint pas cette faveur. Il avait coutume de conserver parmi les maladies du corps une grande tranquillité d’esprit ; or, il fit le même en cette dernière ; il demeura dans une si profonde paix que jamais il ne proféra que cette parole : Je me trouve bien, loué soit Dieu ! […] et non content d’avoir reçu avec de grands sentiments de dévotion les sacrements de pénitence et de la communion, il voulut encore recevoir les saintes huiles avant que se mettre sur mer, qui lui donnait bien de la peine même en santé, lui en donna encore bien plus étant malade, joint que la salve des canons donna une telle agitation au vaisseau qui le portait qu’étant réduit aux abois, vingt-quatre heures après qu’il fut arrivé à Flessingue et qu’il eut pendant tout ce temps lutté courageusement contre la mort, enfin ayant toujours eu les yeux sur un crucifix qu’il tenait en mains et avec lequel il faisait de très doux et très amoureux colloques, il rendit doucement son âme à Dieu. »


  1. À Douvres.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0061&cln=13

(Consulté le 19/04/2024)

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