À Charles Spon, le 2 août 1652, note 13.
Note [13]

Guy Patin, toujours attaché à la Fronde malgré l’échauffourée qui lui avait enlevé son ami Robert ii Miron, qualifiait d’escarmouche la défaite de Condé au combat du faubourg Saint-Antoine.

Journal de la Fronde (volume ii, fos 110 vo et 111 ro, Paris, le 9 juillet) :

« Le cardinal Mazarin a fait donner au petit Mancini, son neveu, qui guérira de sa blessure, la charge de capitaine lieutenant des chevau-légers du roi qui a vaqué par la mort du marquis de Saint-Mesgrin, {a} dont la veuve et sa sœur ont fait des grandes plaintes à Leurs Majestés, et des grands reproches à ce cardinal d’avoir eu tant d’ingratitude pour la mémoire d’un homme qui s’était si librement sacrifié pour lui dans une cause si injuste. À quoi il ne leur a su faire autre réponse, sinon que le roi l’avait ainsi voulu et s’était chargé de les récompenser. Mais peu après, un petit remord de conscience l’a porté à faire offrir une assignation de 100 000 livres à cette veuve affligée, au lieu de 459 000 livres que la charge avait coûté au défunt ; ce qu’elle a refusé après lui avoir redoublé ses reproches. Cette ingratitude a tellement touché toute la noblesse qui suit la cour que ce cardinal n’y a presque plus d’amis, et l’on y crie plus hautement que jamais contre lui. Le comte d’Olonne, cornette de la même compagnie, avait demandé la charge et offert de payer entièrement le prix qu’elle avait coûté au défunt ; mais ce cardinal la lui ayant refusé, il lui dit hier des injures si hautes qu’on lui fit peu après commandement de la part du roi de se retirer de la cour, et l’ordre lui en a été porté par M. du Plessis-Guénégaud. Il en partit aussitôt et s’en vint ici. »


  1. V. note [33], lettre 291.

À la mort de Mancini on eut la décence de conserver la compagnie des chevau-légers de la reine à la sœur de Saint-Mesgrin, avec idée « qu’elle la vendra 25 ou 30 000 écus » (ibid. fo 112 vo).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 août 1652, note 13.

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(Consulté le 29/03/2024)

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