À Hugues II de Salins, le 13 juillet 1655, note 13.
Note [13]

Joseph Scaliger, Ep. Lat, lettre iv à Juste Lipse, datée du château de Touffou en Poitou sur la Vienne, le 12 février 1577 :

Plautum Lambini si vidisti, non admiraris, certo scio. Est enim germanus plane illius Horatii Lambiniani, qui commentariorum mole laborat.

[Si vous avez vu le Plaute de Lambin, {a} vous ne l’aurez pas admiré, j’en suis certain. Il est en effet l’exact frère de son Horace, {a} que la masse de ses annotations écrase].


  1. M. Accius Plautus ex fide, atque auctoritate complurium librorum manuscriptorum opera Dionys. Lambini Monstroliensis emendatus : ab eodemque commentariis explicatus, et nunc primum in lucem editus. Adjecta sunt Plautina loca ex antiquis grammaticis collecta : et ex commentario antiquarum lectionum Iusti Lipsii multorum Plauti locorum illustrationes et emendationes. Additi quoque sunt duo indices compiosissimi : prior verborum et sententiarum : posterior eorum quæ commentariis D. Lambini continentur.

    [Plaute corrigé avec fidélité et sur l’autorité de très nombreux livres manuscrits : Denis Lambin, natif de Montreuil-sur-Mer, l’a expliqué par ses commentaires et publié pour la première fois. Il y a ajouté : les fragments de Plaute recueillis par les anciens grammairiens ; des corrections et éclaircissements sur de nombreux passages de Plaute, tirés du commentaire des leçons antiques de Juste Lipse ; ainsi que deux très copieux index, le premier contient les mots et les phrases, le second, les commentaires de D. Lambin]. {i}

    1. Paris, Jean Macé, 1576, in‑fo de 1 118 pages.

  2. Quintus Horatius Flaccus, nuper ex auctoritate multorum codicum manu scriptorum, opera Dionys. Lambini Monstroliensis emendatus, et commentariis illustratus : Nunc ab eodem diligentissime recognitus….

    [Horace, sur la foi et l’autorité de dix livres manuscrits, édité par les soins de Denis Lambin… et enrichi de très riches commentaires, première édition]. {i}

    1. Paris, Rovillius, 1566, in‑8o de 336 pages ; première édition à Lyon, Jean de Tournes, 1561.

Denis Lambin (Montreuil-sur-Mer 1516-1572) avait déjà professé avec éclat quand il vint à Paris. Là, Amyot lui fit obtenir les chaires d’éloquence latine (1560) puis de grec (1561) au Collège royal. Il s’acquit alors une réputation immense, mais aussi beaucoup d’envieux. Lambin était à Paris le jour de la Saint-Barthélemy (1572, v. note [30], lettre 211) ; doué d’une âme pleine de tendresse et de bonté, la vue de ces horreurs le pénétra de douleur ; le massacre de son ami Ramus lui porta le dernier coup, il mourut de chagrin un mois après. Lambin était l’un des hommes les plus érudits de son siècle ; mais scrupuleux jusqu’à la minutie, s’appesantissant sur la moindre vétille, il vit ses adversaires caractériser sa consciencieuse lenteur par le verbe lambiner qui est resté dans la langue (v. notule {h}, note [55] du Faux Patiniana II‑5). Lambin a laissé de nombreux ouvrages savants sur l’antiquité grecque et latine (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 13 juillet 1655, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0407&cln=13

(Consulté le 16/04/2024)

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