À André Falconet, le 28 janvier 1661, note 13.
Note [13]

Loret a fait des vers sur ce larcin en deux passages de sa Muse historique, en laissant planer un léger doute sur la totale innocence des amis de Monsieur.

  • Livre xii, lettre v, 29 janvier, page 314, vers 175‑188 :

    « Un inconnu, s’il en fût onques, {a}
    Digne de semblables spélonques, {b}
    Où l’on n’est jamais sans frayeur,
    A volé, dit-on, à Monsieur,
    Non des bijoux, ou babioles,
    Mais plus de cinq mille pistoles ;
    Et, qui plus est, si finement
    Qu’on ne saurait dire comment.
    Bien des gens en sont en colère,
    Mais, entre tous, la reine mère,
    Car c’est dans ses bains qu’on a pris
    Cette somme d’assez grand prix,
    Pour le coupable faire pendre,
    Mais on ne sait à qui s’en prendre. »


    1. Jamais.

    2. Cavernes.

  • Ibid., lettre vi, 5 février 1661, page 317, vers 147‑166 :

    « Touchant le vol hardi, ma foi,
    Qu’on a fait au frère du roi
    Dans un des plus beaux lieux du Louvre,
    On n’apprend rien qui le découvre :
    On en pourrait accuser cent,
    Chacun paraît fort innocent ;
    Même, on dit que ce jeune prince
    Sur qui l’on joua de la pince,
    Loin d’insulter aux malheureux,
    Est si bon et si généreux
    que, sans s’arrêter à personne,
    Il plaint tous ceux qu’on en soupçonne,
    Et par un instinct sans égal,
    Qu’on peut nommer vraiment royal,
    Il craint d’apprendre le coupable,
    De peur de faire un misérable.
    C’est là sa peine et son tourment ;
    Et, certes, ce beau sentiment
    Doit être une marque éternelle
    Qu’il a l’âme infiniment belle. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 janvier 1661, note 13.

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(Consulté le 29/03/2024)

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