À André Falconet, les 21, 23 et 25 décembre 1664, note 13.
Note [13]

Surprenant hommage de Guy Patin à ce qu’il tenait pour la magnanime impartialité du roi : autoritairement et contre tout usage judiciaire, Louis xiv s’acharna à durcir la sentence du tribunal et disgracia un à un les juges qui l’avaient prononcée. Sans en accabler le roi, Patin a pourtant reconnu ces faits : pensait-il sincèrement que toute la malice en incombait à Colbert, ou craignait-il que sa correspondance fût soumise à l’examen de la censure ? Tout cela est en parfait écho avec ce qu’écrivait Mme de Sévigné à Pomponne le 21 décembre 1664 (tome i, page 80) :

« […] voilà une grande rigueur. Tantæne animis cælestibus iræ ? {a} Mais non, ce n’est point de si haut que cela vient. De telles vengeances, rudes et basses, ne sauraient partir d’un cœur comme celui de notre maître. On se sert de son nom, et on le profane comme vous voyez. Je vous manderai la suite. Il y aurait bien à causer sur tout cela ; mais il est impossible par lettre. »


  1. « Y a-t-il donc tant de colères dans les cœurs des dieux ? » (Virgile, Énéide, chant i, vers 11).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, les 21, 23 et 25 décembre 1664, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0804&cln=13

(Consulté le 28/03/2024)

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