Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 13.
Note [13]

Commentaire de Matthiole sur Dioscoride (v. supra note [3]), livre v, chapitre lix, De l’Antimoine (page 740, lignes 20‑34) :

« Les fondeurs de cloches disent qu’elles rendent un son plus clair et plus agréable aux oreilles si on mêle de l’antimoine parmi l’autre matière d’icelles quand on la fond. Les potiers d’étain usent fort de l’antimoine ; ceux aussi qui font les miroirs d’acier et ceux qui fondent les lettres d’imprimerie. Le Brasav. {a} dit qu’il n’y a autre différence entre le plomb et l’antimoine, sinon que le plomb se fond au feu, l’antimoine jamais ne se fond, mais aisément on le met en poudre. Ce qui est faux, comme l’expérience le montre car l’antimoine mis sur le feu se fond et coule ni plus ni moins que le plomb ; de quoi j’ai souvent fait l’essai en faisant notre huile dudit antimoine, duquel nous usons heureusement aux ulcères malins et caverneux, car pour le purifier, il le faut fondre plusieurs fois. Et faut ici avertir les lecteurs, notre huile d’antimoine n’être pas celui duquel les alchimistes se vantent, contre toute raison et vérité, transmuer l’argent en or, ains {b} un autre bien divers : jaçoit que {c} le nôtre nous rende autant d’or que celui des alchimistes. Or, pour retourner à notre propos, c’est chose bien fausse de dire que l’antimoine ne se peut fondre au feu car, au contraire, mis au crusol {d} avec quelque autre métal, soit fer ou acier, il les fait fondre plus tôt. Pour<ce que > ceux qui font les boulets de fer pour l’artillerie assurent que jamais ils ne feraient bien fondre le fer s’ils n’y mettaient de l’antimoine. » {e}


  1. Antonio Musa Brasavola, v. note [15], lettre 409.

  2. Mais.

  3. Encore que (les alchimistes ne fassent pas plus d’or que nous avec l’antimoine).

  4. Creuset (v. supra troisième notule {a}, note [9]).

  5. V. supra note [5], pour une relation similaire dans Fallope.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 13.

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(Consulté le 28/03/2024)

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