À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 139.
Note [139]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 179‑180, février 1649) :

« Samedi 27, temps froid et de neige au matin. En l’assemblée du Parlement, le premier président a fait relation de ce qui s’est passé à Saint-Germain, où ils furent reçus le vendredi 26 après-midi par M. du Plessis, {a} secrétaire d’État, et conduits de la capitainerie à l’audience de la reine, où les princes, le cardinal et les ministres et secrétaires d’État étaient et où ledit premier président harangua très bien et fermement, représentant à la reine toutes les ruines, désolations, malheurs, horreurs que cette guerre a déjà causés aux environs de Paris, et causera ci-après si l’on n’y remédie par la réconciliation et le retour de Leurs Majestés à Paris ; à quoi il exhorta fortement la reine sans qu’il y fût dit un seul mot du cardinal ; exhiba les copies de la lettre de l’archiduc et du mémoire de son envoyé, et représenta là-dessus ce qu’il fallait, suppliant la reine de vouloir donner lieu et moyen au Parlement de faire auxdits lettre et mémoire réponse telle qu’elle tournât au bien du service du roi, et contentement de Leurs Majestés et de tous leurs peuples.

La reine ne dit que trois paroles de bienveillance ; et parce que le chancelier était malade et ne pouvait y être, la reine leur envoya, après qu’ils furent retirés, réponse par un écrit de deux ou trois pages qui réfute la lettre prétendue de l’archiduc et tout ce qui est allégué dans le mémoire de son envoyé, qui est qualifié moine défroqué (aucuns disent cordelier, autres bernardin, dont le feu cardinal {b} se serait servi d’espion) et affronteur ; {c} allègue Sa Majesté avoir reçu lettres de l’archiduc du 12 février, date postérieure de deux jours aux dates de ladite lettre prétendue de l’archiduc au Parlement, et du comte Peñaranda {d} au cardinal Mazarin de cette date, où il est parlé d’accommodement entre eux et de paix, accusant néanmoins le cardinal de ne faire pas d’offres qui tendissent à cela ; lesquelles en original espagnol ont été mises aux mains des Gens du roi et ce matin lues avec ladite réponse en plein Parlement. Après cet écrit et lettre donnés aux députés de la part de la reine, il y eut une conférence des deux présidents qui appuyèrent, du consentement du reste des députés, avec les deux princes, {e} le soir même ; et le lendemain vendredi matin, encore une autre, où enfin il fut arrêté que le roi promettait au Parlement une conférence qui se tiendrait en lieu déterminé, où viendraient les députés, qui seraient avec pleins pouvoirs de conclure un accommodement et non autrement ; et du jour que lesdits députés choisis à tel ou tel nombre seraient prêts à partir et manderaient leurdit partement {f} à Saint-Germain, on enverrait déboucher un passage et le rendre libre, pour les vivres être en assurance apportés à Paris. C’est ce que dit le premier président, mais le président de Mesmes dit que le passage n’était promis qu’au jour que la conférence commencerait, comme il a été fait. »


  1. Henri de Guénégaud du Plessis.

  2. Richelieu.

  3. Imposteur.

  4. V. note [5], lettre 175.

  5. Gaston d’Orléans et Condé.

  6. Déplacement.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 139.

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(Consulté le 26/04/2024)

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