À Hugues II de Salins, le 14 septembre 1657, note 14.
Note [14]

Robert Nanteuil (Reims 1623-Paris 1678) avait fait ses études chez les jésuites de Reims qui, pas plus que ses parents, n’avaient apprécié son talent artistique naissant. Réfugié chez les bénédictins, le jeune homme avait pu laisser libre cours à son goût pour le dessin, qu’il mit au service du portrait gravé. Installé à Paris depuis 1647, Nanteuil y jouissait d’une immense réputation. Chaque célébrité de la cour et de la ville le payait fort cher pour se faire immortaliser par lui, mais il n’a pas ainsi envoyé à la postérité que des hommes célèbres (G.D.U. xixe s.) ; ce qui a donné lieu à la boutade de Nicolas Boileau-Despréaux (Art poétique, chant ii) :

« Souvent, l’auteur altier de quelque chansonnette
Au même instant prend droit de se croire poète :
Il ne dormira plus qu’il n’ait fait un sonnet ;
Il met tous les matins six impromptus {a} au net.
Encore est-ce un miracle, en ses vagues furies,
Si bientôt, imprimant ses sottes rêveries,
Il ne se fait graver au-devant du recueil,
Couronné de lauriers par la main de Nanteuil. »


  1. V. notule {a}, note [53] du Borboniana 7 manuscrit.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 14 septembre 1657, note 14.

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(Consulté le 29/03/2024)

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