À Charles Spon, le 14 juillet 1643, note 15.
Note [15]

Voici ce qu’en a dit Sainte-Marthe dans son éloge de Pellicier (page 34), avec la traduction de Colletet (1644, pages 80‑81) :

Vixit ad exactam ætatem, contabuitque miserabilis demum senex inter frequentes et acerbissimos cruciatus, erosis lento et insanabili vulnere præcordiis, incertum errore an culpa pharmacopolæ certe pessimi, qui catapotia quædam ex male trita colochyntide sumenda ægrotanti obtulit. Multum indignantibus Medicis, quod quæ salubriter et caute præscripserant, ea tam infelici casu in amici Præsulis perniciem verterentur.

« Il véquit {a} un long âge et traîna une vieillesse assez misérable puisqu’elle fut attaquée de mille cruelles douleurs provenues d’un ulcère incurable qui rongea peu à peu ses entrailles. Mais ce qui le fit d’autant plus regretter, c’est que l’on crut que ce mal ne procédait d’ailleurs que de la malice ou de l’ignorance d’un certain apothicaire qui lui fit avaler des pilules de coloquinte mal broyée ; ce qui mit en une extrême colère les médecins qui le visitaient pendant sa maladie, voyant que cet ignorant dispensateur des médicaments, pour n’avoir pas exactement suivi leur ordonnance, avait converti un remède salutaire en un mortel poison, aux dépens de la vie de ce grand prélat qu’ils aimaient, et qu’ils virent ainsi misérablement périr par cet accident funeste. »


  1. Vécut

Qui pro quo, du latin quid, pro, et quod, prendre un quid pour un quod (Littré DLF) : « terme latin qui signifie une méprise d’un apothicaire, qui donne à une personne une médecine préparée pour une autre ou qui y met une autre drogue que celle qui est ordonnée […]. Se dit aussi par extension en toutes sortes d’autres affaires. Toute cette intrigue est venue d’un malentendu, d’un qui pro quo, d’une lettre donnée pour une autre » (Furetière).

François ier (Cognac 1494-Rambouillet 1547), fils de Charles d’Orléans (1459-1496), duc d’Angoulême, et de Louise de Savoie, devint héritier présomptif de la Couronne de France et succéda à Louis xii (v. note [17], lettre 117) en 1515. La Correspondance de Guy Patin a souvent évoqué la mémoire de ce souverain qui a symbolisé la Renaissance en France, notamment en créant le Collège royal (v. note [6], lettre 125). En politique étrangère il conquit le Milanais (bataille de Marignan en 1515) et s’opposa à l’essor des Habsbourg (Charles Quint), ce qui lui valut un humiliant emprisonnement d’un an (1525-1526) à Madrid après la défaite de Pavie.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 14 juillet 1643, note 15.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0088&cln=15

(Consulté le 19/04/2024)

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