À Nicolas Belin, le 5 juin 1649, note 15.
Note [15]

Journal de la Fronde (volume i, fo 40 vo, Paris le 4 juin 1649) :

« Le même jour {a} à 8 heures du soir on arrêta ici prisonnier un avocat du Conseil nommé Bautru, {b} qu’on a accusé d’être auteur de plusieurs libelles, entre autres de celui-ci qu’on intitule Discours sur la députation du Parlement à Monsieur le Prince. {c} On lui fait le procès au Châtelet, mais le Parlement, qui en veut connaître, a ordonné qu’aujourd’hui les informations lui seraient apportées. »


  1. 1er juin.

  2. Bernard de Bautru, avocat au Conseil privé du roi, natif de Sens.

  3. V. note [5], lettre 176. Bautru n’est connu que pour le procès provoqué par cette mazarinade.

Les premières phrases de cette mazarinade donnent une idée de la fureur offensée qu’elle avait dû allumer chez Condé :

« J’avais eu de la peine à ajouter foi à la nouvelle qu’on m’avait écrite de Paris, que le Parlement avait député vers Monsieur le Prince pour lui témoigner la joie que la Compagnie avait de son retour, et l’assurer en même temps de ses soumissions et de ses respects. Mais cette nouvelle m’ayant été depuis confirmée, j’avoue que j’ai été saisi d’étonnement, et d’indignation tout ensemble, d’apprendre que cette Compagnie, autrefois si auguste et si généreuse, se soit abaissée à une si prodigieuse lâcheté. Car sans parler qu’il n’y a point d’exemple dans les registres que le Parlement de Paris ait jamais fait, en une pareille occasion, des semblables compliments vers des princes du sang, qui sont sujets du roi aussi bien que nous, qui sont soumis aux mêmes lois qui nous lient et n’ont autre avantage que d’être les premiers gentilshommes du royaume, on ne pouvait point d’ailleurs tirer en exemple la députation qui avait été faite vers Monsieur le duc d’Orléans, lequel étant fils de France, oncle du roi et lieutenant général de la Couronne, est infiniment élevé au-dessus d’un prince du sang et mérite partant des honneurs singuliers ; et le Parlement a fait sans doute une injure très sensible à Son Altesse Royale {a} de lui avoir égalé un homme qui ne lui parle que le chapeau à la main. »


  1. Gaston d’Orléans.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Nicolas Belin, le 5 juin 1649, note 15.

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(Consulté le 25/04/2024)

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