À Hugues II de Salins, le 30 juillet 1655, note 15.
Note [15]

Antonio Musa Brasavola (Ferrare 1500-ibid. 1555) : Index refertissimus in omnes Galeni libros [Très riche index sur tous les livres de Galien] (Venise, 1551, in‑fo, pour la première édition ; v. note [1], lettre 716, pour la 4e édition, ibid. 1565).

Brasavola acquit une immense célébrité en Italie pour devenir médecin d’Hercule ii, prince d’Este, quatrième duc de Ferrare, et de quatre papes, Paul iii, Léon X, Clément vii et Jules iii. Il fut appelé en consultation auprès de l’empereur Charles Quint, du roi d’Angleterre Henri viii et du roi de France, François ier (v. notule {b}, note [16], lettre 420, pour le surnom de Musa qu’il donna à Brasalova). Il a enseigné la médecine à Ferrare et publié de nombreux ouvrages, dont plusieurs consacrés à l’étude des œuvres d’Hippocrate et de Galien, mais n’avait pas que des adulateurs, comme en a attesté Joseph Scaliger (Ép. Lat. livre i, page 113, lettre xviii à François de Saint-Vertunien, sieur de La Vau, médecin de Poitiers [v. note [5] du Patiniana I‑4], datée de Maleval dans la Manche, le 2 février 1575) :

De Brassavola aliquid addidissem, si tanti hominem fecissem, ut eius scripta legere non pigeret. Sed quia iamdudum mihi persuasi, et ex eius scriptis comperi, nihil aliud eum virum fuisse quam cymbalum ineptæ medicorum plebis, eum missum faciam. Non dignus est, ut in hunc censum veniat.

[J’aurais ajouté quelque chose sur Brasavola si j’avais fait suffisamment cas de lui pour ne pas répugner à lire ce qu’il a écrit ; mais parce que je m’y suis jadis décidé, j’ai découvert que cet homme n’a rien été d’autre qu’une cymbale du sot troupeau des médecins, {a} je ne parlerai pas de lui. Il n’est pas digne de figurer dans ma liste].


  1. le mot cymbale est à entendre dans son sens biblique de « bruit éclatant et vain » (Littrée DLF) : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit » (Première Épître de saint Paul aux Corinthiens, 13:1).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 30 juillet 1655, note 15.

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(Consulté le 29/03/2024)

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