À Florio Bernardi, le 11 octobre 1658, note 15.
Note [15]

Γαλενου περι τροφων δυναμεως βιβλιον γ, Galeni de alimentorum facultatibus liber tertius [3e livre de Galien sur les facultés des aliments] (Kühn, volume 6, page 739, traduit du grec) :

Memini aliquando, quum æstate super arborum ac fruticum herbarumque folia mel quam plurimum fuisset repertum, agricolas velut ludentes cecinisse, Iuppiter melle pluit. Præcesserat autem nox, ut per æstatem, bene frigida, (nam tum tempus anni æstivum erat,) pridieque calida et sicca fuerat aëris temperies. Peritis quidem naturæ interpretibus videbatur halitus e terra et aquis a solis calore sublatos ac deinde exacte tenuatos ac coctos a frigore sequutæ noctis concretos coaluisse. Apud nos vero raro id accidit, in monte autem Libano quotannis persæpe. Itaque coria super terram extendentes et arbores excutientes, quod ab eis defluit, excipiunt, et ollas ac fictilia melle implent, vocantque id mel roscidum et aërium.

[Quand parfois, durant l’été, les agriculteurs avaient trouvé une grande abondance de miel sur les feuilles des arbres, des buissons et des plantes, je me souviens que les paysans chantaient, comme en s’amusant, « Jupiter a fait pleuvoir du miel ». Cela venait après une nuit bien froide, comme il s’en voit l’été, après une journée où l’air avait été sec et chaud. Les observateurs expérimentés de la nature considéraient que les exhalaisons de la terre et des eaux, produites par la chaleur du soleil, et ensuite condensées et cuites avec ménagement, s’aggloméraient en concrétions sous l’effet du froid de la nuit suivante. En vérité, cela se produit rarement chez nous, mais très souvent, tous les ans, sur le mont Liban. C’est pourquoi, en étendant des peaux sur la terre et en secouant les arbres, ils recueillent ce qui en tombe, et remplissent des pots et des vases avec ce miel qu’ils appellent miel de rosée et miel aérien]. {a}


  1. δροσομελι τε και αερομελι [drosoméli té kai aéroméli]. Cette pure manne libanaise de Galien, dite aussi manne des Arabes, était celle que Guy Patin déplorait de ne plus trouver chez les apothicaires, sinon sous la forme d’une imitation ordinairement frelatée, venue de Calabre ou, moins communément, de Briançon (v. notes [12] et [22], leçon de Guy Patin sur la manne).

    V. note [5] de la même leçon pour le miel aérien dans Aristote.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Florio Bernardi, le 11 octobre 1658, note 15.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1142&cln=15

(Consulté le 20/04/2024)

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