À Charles Spon, le 23 mai 1653, note 16.
Note [16]

Richelieu avait employé Jean Sirmond (Riom vers 1589-ibid. 1649), neveu du P. Jacques Sirmond (v. note [7], lettre 37), à réfuter les pamphlets de l’abbé de Saint-Germain (Mathieu de Mourgues, v. note [7], lettre 20). Il s’acquitta si bien de cette tâche que le cardinal le proclama l’un des meilleurs écrivains de l’époque et le nomma historiographe du roi avec un traitement annuel de 1 200 écus. En 1634, Jean Sirmond entra à l’Académie française et proposa à ses confrères de s’obliger par serment à n’employer que les mots approuvés par la pluralité des voix, « de manière que celui qui en aurait usé d’autre sorte aurait commis, non pas une faute, mais un péché », moyen plus risible qu’efficace. À la mort de Richelieu, Sirmond était retourné en Auvergne (G.D.U. xixe s. et Jestaz).

Parmi ses ouvrages, essentiellement politiques et historiques, Guy Patin citait ici ses Carminum libri ii, quorum prior heroicorum est, posterior elegiarum [Deux livres de poèmes : 1. hexamètres, 2. élégies] (Paris, Edme Martin, 1654, in‑8o).

Tallemant des Réaux (Historiettes, tome i, page 124) :

« Il {a} ne voulait point que l’on fît des vers dans une langue étrangère, et disait que nous n’entendions point la finesse d’une langue qui ne nous était point naturelle ; et à ce propos, pour se moquer de ceux qui faisaient des vers latins, il disait que si Virgile et Horace revenaient au monde, ils donneraient le fouet à Bourbon et à Sirmond. »


  1. François de Malherbe (v. note [7], lettre 834).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 23 mai 1653, note 16.

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(Consulté le 19/04/2024)

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