Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 16.
Note [16]

« dans les Éloges des hommes illustres pour leur gloire guerrière » de Paul Jove (Bâle, 1596), {a} les deux pages mentionnées appartiennent à celui de Ioannes Vitellius Cornetanus Patriarcha et Cardinalis {b} (livre ii, pages 60‑63). J’ai mis en exergue, mais aussi allongé les citations du Borboniana pour les rendre plus compréhensibles.

  • Les protagonistes de cette affaire sont présentés au bas de la page 62 :

    Erat apud Eugenium omnium consiliorum arbiter Ludovicus Patavinus Patriarcha Aquileiensis, ex medico cardinalis factus, vir astuto peracrique ingenio, Vitellii potentiæ vehementer infensus. Is quum gravi facundia in Vitellii mores atque consilia criminose invectus disseruisset, Eugenium nunquam integra Pontificii imperii potestate Vitellio vivo potiturum, illius opprimendi consilium obtulit atque perfecit.

    [Auprès d’Eugène, {c} l’arbitre de tous les conseillers était Ludovicus Patavinus, {d} patriarche d’Aquilée, médecin promu cardinal, homme d’esprit astucieux et fort pénétrant, vivement hostile à la puissance de Vitellius. {b} Ayant prononcé de graves et éloquents discours dénonçant les mœurs et les stratagèmes de Vitellius, disant que jamais Eugène ne pourrait disposer d’un pouvoir entier sur le pontificat tant que Vitellius serait en vie, Patavinus obtint et exécuta l’ordre de le supprimer].


    1. V. 3e notule {b}, note [24] du Borboniana 3 manuscrit.

    2. « Ioannes Vitellius, patriarche et cardinal natif de Corneto » : Giovanni Vitelleschi, (Corneto, dans les États pontificaux, aujourd’hui Tarquinia dans le Latium, 1396-Rome 1440) avait d’abord mené une carrière militaire de condottiere, puis était devenu protonotaire apostolique. Évêque de Recanati dans les Marches en 1431, il en remit sous l’autorité pontificale la république autonome que des rebelles y avaient établie. Patriarche d’Alexandrie en 1435 puis cardinal en 1437, il s’acquit une réputation de capitaine implacable à la tête des armées papales, responsable de nombreuses exactions et d’abus de pouvoir qui menèrent le pape à ordonner sa mort (v. infra).

    3. V. note [49] du Naudæana 2 pour le pape Eugène iv (1431-1447).

    4. Ludovicus Patavinus [Louis de Padoue] était Ludovico Trevisano (Venise 1401-Rome 1465) : d’abord médecin de modestes origines, il fut nommé évêque de Trau (Trogir, Dalmatie) en 1435, patriarche d’Aquilée en 1439, et cardinal l’année suivante ; fidèle aux papes, il combattit dans leurs armées et s’acquit une puissante influence politique et une immense fortune.

  • Page 63, le 19 mars 1440, après une embuscade à la porte du château Saint-Ange, {a} son gouverneur, Antonio Rido, parvient à y incarcérer Vitellius, qui y meurt le 2 avril suivant :

    Antonius ut bene speret cohortatur, quod in posterum Eugenius non militari, sed senatoria ejius opera uti vellet. Ad id Vitellius anxie æstuans, se non esse adeo rerum imperitum respondit, ut temere crederet summæ dignitatis viros, vel iniquo jure captos dimitti solere. […] Nec multo post, ut nonnulli tradunt, sive acerbitate vulnerum, sive indito veneno fato functus est, caruitque honore funeris et tumuli, quanquam ei postea propinqui Corneti, marmorem cenotaphium extruxerint, quod hodie cum rudi elogio visitur.

    [Antonio l’exhorte à bien espérer que désormais Eugène iv voudra recourir à ses capacités politiques, et non plus militaires. À quoi, Vitellius, bouillant d’inquiétude, répondit qu’il n’ignorait pas les affaires au point de croire à la légère ce que disent les hauts dignitaires, et qu’ils n’ont pas pour habitude de rendre la liberté à ceux qu’ils ont iniquement capturés. (…) Il mourut peu de temps après, soit en raison des graves blessures qu’il avait reçues, soit en raison du poison qu’on lui a administré, selon ce que racontent les uns et les autres. On le priva de funérailles et de sépulture ; mais plus tard, ses amis de Corneto lui ont édifié un monument en marbre, où se voit encore aujourd’hui une inscription grossièrement gravée].


    1. V. notule {d}, note [46] du Naudæana 3.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 16.

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(Consulté le 28/03/2024)

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