De Samuel Sorbière, non datée (printemps 1651), note 16.
Note [16]

La Minerve des Romains, déesse de la sagesse, des arts et des sciences (v. note [13], lettre 6), était la Pallas Athéna des Grecs ; l’épithète Pallas en faisait aussi celle de la guerre.

Mars était chez les Romains l’Arès des Grecs, dieu de la guerre, fils de Junon.Fr. Noël :

« Tout le monde connaît 1o. le jugement de Mars au conseil des 12 dieux, pour la mort d’Hallyrothius, fils de Neptune. Mars se défendit si bien qu’il fut renvoyé absous. 2o. La mort de son fils Ascalaphus, tué au siège de Troie, qu’il courut venger lui-même. 3o. Sa blessure par Diomède, dont Minerve conduisait la pique. 4o. Enfin, les amours de Mars et de Vénus chantées dans l’Odyssée et dans Ovide, le rets invisible tendu par Vulcain, et les captifs mis en liberté par l’époux déshonoré, et s’envolant, l’un en Thrace et l’autre à Paphos. […] {a} Les monuments représentent Mars d’une manière assez uniforme, sous la figure d’un homme armé d’un casque, d’une pique et d’un bouclier ; tantôt nu, tantôt avec l’habit militaire, même avec un manteau sur les épaules ; quelquefois barbu, mais le plus souvent sans barbe ; avec le bâton de commandement à la main, et portant sur la poitrine une égide avec la tête de Méduse. On le voit aussi sur un char traîné par des chevaux fougueux, qu’il conduit ou laisse diriger par Bellone. » {b}


  1. V. note [23], lettre 197, pour la Thrace ; Paphos est une ville de Chypre.

  2. Sœur ou épouse de Mars, v. note [3], lettre latine 29.

La guerre dont parlait Samuel Sorbière, qu’on a depuis dite de Quatre-Vingts Ans (1568-1648, v. note [53], lettre 156), était celle qui avait opposé les Pays-Bas septentrionaux à la Couronne d’Espagne, pour aboutir à l’indépendance des Provinces-Unies. Au cours de ce long conflit, l’expansion du calvinisme avait ouvert les universités hollandaises aux érudits français (comme Joseph Scaliger, René Descartes ou Claude i Saumaise) ou flamands méridionaux (comme Juste Lipse) épris de liberté philosophique et religieuse. Après avoir joui de ce bouillonnement intellectuel de 1642 à 1650, Sorbière était rentré en France pour enseigner à Orange, académie protestante de moindre renom, où il ressentait âprement la nostalgie de Leyde (v. sa lettre du 30 novembre 1650).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Samuel Sorbière, non datée (printemps 1651), note 16.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9021&cln=16

(Consulté le 25/04/2024)

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