À André Falconet, le 25 décembre 1663, note 17.
Note [17]

« avec son eau bénite ».

Dans sa section sur les eaux distillées composées (Aquæ distillatæ compositæ, page 72), le Dictionnaire pharmaceutique ou Apparat de médecine, pharmacie et chimie…, {a} M. de Meuve décrit deux Aquæ benedictæ [Eaux bénites], qui n’avaient rien de sacrées :

« Aqua benedicta Quercetani. Eau bénite de Quercetan. {b}
Pour préparer cette eau, on prend : du crocus metallorum, {c} une once ; de l’eau de chardon bénit, {d} 2 ou 3 liv. ; de la cannelle, {e} demi-once. On fait infuser le tout pendant deux ou trois jours, puis on le passe et on le garde pour le besoin. Sa dose est d’une demi-once ou quelque peu davantage.

Aqua benedicta Rulandi. Eau bénite de Rulandus.
Pour la composer, on prend depuis trois grains de crocus metallorum jusqu’à un scrupule. On les fait infuser dans le plus excellent vin qu’on peut trouver, ou dans de l’hydromel, ou dans de la bière, ou dans quelque autre liqueur convenable depuis une demi-once jusqu’à deux, et puis on passe le tout par le papier gris. {f}

L’usage de l’une et l’autre de ces eaux est profitable dans la douleur de tête qui vient de l’impureté du ventricule, {g} dans l’épilepsie, dans la mélancolie hypocondriaque, dans la goutte, etc. Dans toutes lesquelles maladies, elles se donnent en liqueur convenable.

Leur usage est aussi fort recommandé dans les lavements, mais il faut faire bouillir le crocus metallorum, depuis une demi-dragme jusqu’à une dragme, dans quelque eau convenable, ou dans du vin, et en mêler la colature {h} dans la décoction des simples émollients : cela fait des merveilles, particulièrement dans la colique. »


  1. Paris, Laurent d’Houry, 1689, in‑4o, seconde édition.

  2. Joseph Duchesne, sieur de La Violette, v. note [11], lettre 211.

  3. Safran des métaux, ou d’antimoine, v. note [52], lettre 211.

  4. L’une des quatre eaux cordiales, v. note [7], lettre 99.

  5. V. note [4] du Mémorandum 7.

  6. « Papier qui n’est point collé, du papier qui boit et qui sert à filtrer plusieurs liqueurs » (Furetière).

  7. Estomac.

  8. « Séparation d’une liqueur d’avec quelques impuretés ou matières » (Trévoux) : filtrat (mot savant dérivé de colare, épurer).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 25 décembre 1663, note 17.

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(Consulté le 20/04/2024)

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