À Charles Spon, le 16 novembre 1645, note 18.
Note [18]

Louis Maimbourg {a} a donné son explication des liens entre Spifame et Condé : {b}

« Se voyant en danger d’être arrêté, comme il {c} l’allait être infailliblement, s’enfuit bien vite à Genève où Calvin et la seigneurie, qui crurent avoir fait une grande conquête sur les catholiques par la désertion d’un homme de cette importance, le reçurent à bras ouverts, lui donnèrent droit de bourgeoisie et une place honorable dans le Grand Conseil des deux cents. Et comme la guerre civile commença peu de temps après en France, {d} Calvin l’ayant fait évêque ministre, l’envoya à Orléans auprès du prince de Condé qui, connaissant son habileté, s’en servit à autre chose qu’à faire des prêches. Car il fut de sa part à la Diète de Francfort pour y justifier les armes que les protestants avaient prises et pour y demander à l’empereur Ferdinand le secours qu’il n’en obtint pas. Enfin, étant retourné à Genève, il fut soupçonné d’avoir trahi le parti et négocié sous main pour rentrer dans l’Église catholique en obtenant un autre évêché. C’est pourquoi, comme on eût résolu de s’en défaire, on lui suscita d’ailleurs une accusation, vraie ou fausse, d’avoir fait un faux contrat et de faux sceaux ; sur quoi on lui fit son procès et il fut condamné à avoir la tête tranchée. »


  1. V. note [6], lettre 926.

  2. L’Histoire du calvinisme par le sieur Louis Maimbourg ci-devant jésuite (Paris, Sébastien Marbre Cramoisy, 1686, in‑4o de 448 pages, divisé en six livres) : livre ii, pages 95‑96, année 1558.

  3. Jacques Spifame, après sa conversion au calvinisme.

  4. En mars 1562.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1645, note 18.

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(Consulté le 28/03/2024)

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