À Charles Spon, le 16 avril 1649, note 18.
Note [18]

Cette épitaphe de Nicolas Piètre n’a pas été imprimée.

Jean Tarin (Beaufort, Anjou 1586-Paris 21 janvier 1666) n’avait commencé qu’à 18 ans ses études chez les jésuites, mais avait fait de rapides progrès. Il était monté à Paris en 1615, pour devenir successivement professeur de rhétorique au Collège d’Harcourt (v. note [6], lettre 211), recteur de l’Université (1625-1626) et professeur royal d’éloquence latine au Collège de France (1636). Louis xiii lui écrivit une lettre de félicitations pour avoir fait condamner par le Parlement le traité De Hæresi du jésuite Santarelli qui subordonnait le pouvoir des rois à celui du pape. Tarin avait refusé d’entrer dans les ordres et s’était marié en 1628.

Tarin n’a fait imprimer que quelques pièces d’éloquence. Le fo 113 du Ms BnF no 9357 est un petit poème latin qu’il a écrit à la louange de Guy Patin (dont l’écriture est celle de Hugues ii de Salins) :

De Magistro Guidone Patino epigramma.

Doctior an cupidus discendi plura Patinus
sit mage vix statuet cui bene notus erit.
Iam scit multa et tam scitatur multa relinquat
ut dubium nec sit dicere maior utro.
Certabant docti litem secat unus, aitque
hic quam est
πολυμαθης tam quoque φιλομαθης.

Hæc dictabat Doctissimus et eruditissimus vir Ioannes Tarinus eloquentiæ professor Regius Hugoni de Salins auditori suo. Anno 1653. Lut. Parisiorum
.

[Épigramme sur Maître Guy Patin.

Deviendra célèbre celui qui surpassera ou même égalera Patin en érudition et en avidité d’en apprendre toujours plus. Il en sait déjà tant et il lui en reste tant à savoir qu’on hésite à dire ce qui est le plus vaste des deux. Les savants disputaient et lui seul tranche le débat, et dit que celui qui est polymathe {a} ne l’est pour autant qu’il est aussi philomathe. {b}

Jean Tarin, homme très docte et très érudit, professeur royal en éloquence, dictait ces vers à Hugues ii de Salins, son auditeur. À Paris, l’an 1653].


  1. Polymathe : « homme qui sait beaucoup de différentes sortes de choses » (Trévoux) ; du grec polus [beaucoup] et mathein [savoir] ; synonyme d’érudit.

  2. « qu’il aime les sciences. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 avril 1649, note 18.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0172&cln=18

(Consulté le 29/03/2024)

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