À Charles Spon, le 20 juin 1653, note 18.
Note [18]

« Contre les Annales ecclésiastiques du cardinal Baronius » :

Isaaci Casauboni de Rebus sacris et ecclesiasticis exercitationes xvi. Ad cardinalis Baronii Prolegomena in Annales et primam eorum partem, de D.N. Iesu Christi nativitate, vita, passione, assumtione ; ad Iacobum, Dei gratia, Magnæ Britanniæ, Hiberniæ etc. regem serenissimum. Cum Prolegomenis auctoris, in quibus de Baronianis Annalibus candide disputatur. Accessit versio latina rarum sententiarum et dictionum Græcarum quarum interpretatio ab authore in prima editione certo consilio fuit prætermissa.

[Seize Essais d’Isaac Casaubon sur les affaires sacrées et ecclésiastiques. Contre les prolégomènes des Annales du cardinal Baronius {a} et leur première partie, sur la nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, sa vie, sa passion, son assomption ; dédicacées à Jacques, par la grâce de Dieu, roi sérénissime de Grande-Bretagne etc. {b} Avec des Prolégomènes de l’auteur où on dispute candidement sur les Annales baroniennes. On y a ajouté la traduction en latin de phrases et mots grecs rares que l’auteur a délibérément omis de traduire dans la première édition]. {c}


  1. V. note [6], lettre 119.

  2. Le roi Jacques ier.

  3. Londres, Ioan. Billius, 1614, in‑4o de 773 pages pour la première édition.

Guy Patin pouvait renvoyer à la fin du chapitre lxx, Exagitatur vanitas pronuntiantum de arbore in qua Judas se suspendit [Critiquant le mensonge de ceux qui se prononcent sur l’arbre auquel Judas {a} s’est pendu], de l’Exercitatio xvi (pages 600‑601) :

Baronius το μακροβιο hujus arboris, probat argumento ficus ruminalis : ceu faceret una hirundo ver : aut satis constaret, in propaganda ficu illa nullam intervenisse Sacerdotum, Satanæ ministrorum, fraudem ad fovendam superstitionem et errorem. Non enim pagani homines aut minus ingeniosi, aut minus audaces et impii fuerunt, quam multi postea, qui se Christianos dicebant : quorum fraudes tot Conciliis fuerunt reprimendæ.

[Pour la longévité de cet arbre, Baronius donne crédit à l’argument du figuier ruminal ; {b} soit qu’il fît le printemps d’une hirondelle, soit qu’il fût assez assuré, en colportant cette légende du figuier, que nulle tromperie de prêtres, qui sont les ministres de Satan, {c} n’avait contribué à entretenir la superstition et l’erreur. Les païens {d} n’ont pas été moins intelligents ni moins hardis et impies que beaucoup de ceux qui par la suite se disaient chrétiens, dont nombre de conciles ont rejeté les tromperies].


  1. V. note [2] de l’Introduction au Borboniana manuscrit.

  2. Ruminal est le nom qu’on donnait au figuier sous lequel la louve allaitait Remus et Romulus ; Rumia ou Rumina étant la déesse romaine qui présidait à la nourriture des petits enfants, qui avait soin de les faire téter (Trévoux).

  3. Isaac Casaubon professait le protestantisme.

  4. Paganus a le double sens moderne de païen (idolâtre) et classique de paysan.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 juin 1653, note 18.

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(Consulté le 29/03/2024)

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