À André Falconet, le 25 décembre 1663, note 18.
Note [18]

« dans de l’eau de pluie distillée. Ça n’a rien d’étonnant ».

Fragments de Rufus d’Éphèse extraits de Rhazès {a} sur les vertus médicales attribuées à l’eau de pluie (no 412, page 536) : {b}

Aqua pluvialis levis ponderis est, subtilis, clara, calida ; decoquitur eo quod in ea coquitur velocius et velociter declinat ad calefaciendum, et indiget ad minus cum vino misceri, quod per se conveniens est et bona, et omnes bonitates aquæ in ea inveniuntur, quia valet ad digestionem, ad provocandum urinam, ad epar, splenem, renes et pulmonem et nervos. Tamen non habet in se vim infrigidativam vehementer ; magis humectat et putrefacit cito, et hoc significat super bonitatem ipsius, quoniam alteratur cito ex tenuitate ipsius, et quod in ea non est aliquod solidum prohibens ; et ita cibus melior et potus cito alterantur. Et aqua pluvialis veris et hiemalis melior est in his duabus aquis est major pars laudis meæ.

[L’eau de pluie est légère en poids, déliée, claire, chaude ; elle rend plus digestes les aliments qu’on y fait bouillir car elle dissipe rapidement leur pouvoir calorifique ; elle n’a guère besoin d’être mêlée à du vin, car elle est bonne et se suffit à elle-même ; on y trouve tous les bienfaits de l’eau car elle renforce la digestion, la production d’urine, le foie, la rate, les reins, le poumon et les nerfs. Néanmoins, elle ne possède pas de puissant pouvoir rafraîchissant. Elle est fort humidifiante et se gâte vite, ce qui témoigne de sa bonne qualité parce qu’elle doit à sa finesse de s’altérer rapidement, ce que l’addition de quelque substance solide n’empêche pas : ce qu’il y a de meilleur à manger et à boire s’y corrompt promptement. Je loue tout particulièrement l’eau des pluies printanières et hivernales].


  1. V. notes [4], lettre latine 57, pour Rufus (iie s.), et V. note [24], lettre 101 pour Rhazès (xe s.).

  2. Œuvres de Rufus d’Éphèse par Charles Daremberg et Charles-Émile Ruelle (Paris, Imprimerie Nationale, 1879, in‑8o).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 25 décembre 1663, note 18.

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(Consulté le 18/04/2024)

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